La concurrence dans les télécoms pénalise l'investissement dans le haut débit, selon un sénateur UMP
Pierre Hérisson, sénateur UMP de l'Isère, estime que la concurrence actuelle dans le secteur des télécoms finira par devoir être compensée par la hausse des impôts locaux. Ce serait la seule manière d'arriver à investir dans les zones désertées par les opérateurs au grand énervement de Yves Rome, Président de l'Avicca.
A l'occasion d'une table ronde organisée par Acteurs Publics concernant l'évolution du très haut débit en France, le 4 juillet 2012, Yves Rome, sénateur socialiste, président du Conseil général de l'Oise et président de l'Association des villes et collectivités pour les communications électroniques et l'audiovisuel (AVICCA) a vivement déploré le fait que « les opérateurs ont fibré les zones denses où il y avait un fort potentiel économique et ont laissé aux collectivités le déploiement du très haut débit dans les zones peu denses ».
Face à lui, Bruno Janet, directeur des relations avec les collectivités locales d'Orange, est resté serein en déclarant qu'Orange s'est « engagé à déployer la fibre pour 60% de la population d'ici 2015, sur ses deniers propres. » Yves Rome a alors répliqué que ces 60% de la population étaient en priorité "fibrés" dans les grandes villes.
Alors est-ce la poursuite d'un dialogue de sourds entre l'opérateur et les collectivités ? La difficulté estime Pierre Hérisson, sénateur UMP de Haute-Savoie, est la spécificité française en matière d'aménagement du territoire. Conséquence, il faut fibrer « 80% de la population vivant sur 20% du territoire ainsi que l'inverse » résume-t-il.
Pour cela, il se demande si la politique actuelle(...)
Photo : Pierre Hérisson - Sénateur UMP de Haute-Savoie (D.R)
Pour cela, il se demande si la politique actuelle menée dans le secteur des télécoms est une bonne chose puisqu'elle est « tournée vers le consommateur et provoque une réduction des investissements. »
Dès lors, le problème est selon lui simplement déplacé : « les marges des opérateurs étant plus faibles, l'investissement demandé aux collectivités locales est plus important, et ce que l'on prend dans la réduction du prix de l'abonnement se retrouve dans les impôts locaux ».
Bruno Janet d'Orange estime pour sa part que « la fibre optique pour tous est pour l'instant peu réaliste », mais que « le très haut débit pour tous est réalisable », via la complémentarité des différents réseaux tels que la 4G.
Tous les intervenants se seront ainsi mis d'accord sur le constat que la mise en place du très haut débit ne pourra se faire qu'avec une complémentarité entre les différentes technologies, mais aussi via une complémentarité entre les collectivités et les opérateurs.