La Commission européenne veut engager 10 milliards d'euros dans les TIC
La nouvelle Commission européenne veut relancer l'investissement dans les infrastructures et les projets d'avenir, en particulier les TIC. Les réseaux haut débit seront au premier rang, mais chaque pays tire la couverture à lui.
La Commission européenne prévoit 10 milliards d'euros d'investissements dans les technologies de l'information. C'est du moins ce qu'a précisé Günther Oettinger (en photo), le commissaire à l'économie numérique, dans une interview au magazine allemand Focus ce lundi. Au total, la nouvelle Commission veut que 300 milliards d'euros soit dégagés pour de nouveaux projets structurants, pour les trois prochaines années, a précisé il y a un mois le nouveau président Jean-Claude Juncker. Toutefois, l'Europe ne mettra que 21 milliards d'euros, le reste devant être amené par le secteur privé.
D'où l'annonce de négociations avec ce secteur. Pour les télécoms, ces négociations devraient débuter rapidement avec les opérateurs et les financiers intéressés, sans oublier les gouvernements et les autorités locales. Effectivement, ces projets devraient concerner les réseaux haut-débit, donc les territoires des pays de l'Union. Certains sont déjà prêts et poussent leur projets à Bruxelles, d'autres comme la France restent dans le vague.
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La Commission européenne aurait reçu 2 000 projets. L'Allemagne, selon "Der Spiegel" en a présenté plus de 70. En particulier un projet d'Investissement de deux milliards d'euros pour relier les régions rurales de la Bavière au Très haut débit. Toutefois, la manière de faire du gouvernement allemand suscite la polémique. Le ministère des finances allemand explique avoir régulièrement informé les députés de la commission du budget, écrit le "Handelsblatt". Cependant, l'opposition est en colère, estimant au contraire que le gouvernement fédéral a secrètement envoyé une liste de projets à Bruxelles sans en informer le Parlement. Ce qui « viole les droits de participation du Bundestag", a déclaré le porte-parole des Verts, Sven-Christian Kindler.
A Bruxelles, on laisse entendre que la manière d'attribuer les fonds n'est pas décidée. Ce qui n'est pas dû à des raisons politiques, mais techniques, au sein de la BEI, la banque européenne d'investissement. Selon, le vice-président de la Commission Jyrki Katainen « la qualité des projets était plus importante que toute autre chose, si nous voulons que le secteur privé investisse à son tour". L'investissement de la Commission n'est pas une fin en soi, mais doit servir de levier au secteur des télécoms et aux financiers pour doper l'investissement en Europe.