La CNIL tient toujours le STIC dans son viseur
Lors des Assises de la Sécurité à Monaco, du 7 au 9 octobre, Alex Türk, président de la CNIL, a réaffirmé sa préoccupation vis à vis du fichier STIC (Système de Traitement des Infractions Constatées). « Le STIC me préoccupe mille fois plus que le projet de carte d'identité électronique » a-t-il indiqué. Il a rappelé que l'audit du STIC dans sa version actuelle a pris un an à une équipe de trois personnesde la CNIL, avant d'aboutir à un rappport publié il y a 6 mois. Ce fichier enregistre 30 millions d'infractions et 25 millions de personnes. "Des gens figurent dans le STIC alors qu'ils ne devraient pas y être." Se tournant vers les journalistes présents lors de la conférence de presse, il a ajouté : "Il y a des gens parmi vous qui figurent dans le STIC sans le savoir." Au bout du compte, « Deux préoccupations principales ont été identifiées : les procureurs ne corrigent pas les données du STIC, même lorsqu'ils savent que les données du STIC sont fausses. On aboutit ainsi à ce que des gens perdent leur emploi parce qu'ils sont fichés à tort dans le STIC. Et il faut ensuite trop de temps pour corriger ces données. Ensuite, les droits d'accès au STIC ne sont pas assez respectés dans les commissariats de Police. » Ce constat avait été présenté aux autorités responsables lors de la sortie du rapport sur le STIC et Alex Türk entend faire progresser ce dossier. « Nous allons refaire un contrôle dans les mois qui viennent et j'en ai prévenu les autorités ad hoc » annonce Alex Türk. « Il faut obliger les fonctionnaires de police à respecter les règles, et pour les procureurs ce sera un peu plus difficile, car ils mettent en avant le manque de ressources pour saisir les modifications."