La CFE-CGC pointe les 3 faiblesses du plan "Conquêtes 2015" de France Télécom
A l'occasion de l'Université du syndicat CFE-CGC qui s'est déroulée les 5 & 6 juillet, Sébastien Crozier, son délégué, a pointé les trois faiblesses du plan de France Télécom. Il évoque la stratégie de contenus en TV, la politique de recrutement à long terme et la politique d'acquisition de clients dans les pays émergents.
« La stratégie d'Orange en ce qui concerne la TV était de faire de l'acquisition client mais cela n'a pas marché ». C'est le premier constat dressé par Sébastien Crozier, délégué CFE-CGC/UNSA chez France Télécom, à l'occasion de l'université de la CFE-CGC les 5 & 6 juillet à Paris. Lors de cet événement, il a plus globalement parcouru l'annonce du plan stratégique de son entreprise tel qu'énoncé lundi 5 juillet par Stéphane Richard, Directeur général de France Télécom.
Au sujet des contenus sur la TV, le syndicaliste a tenu à critiquer la stratégie de déploiement de son entreprise : « Pourquoi avoir une stratégie de flux alors que tous les acteurs ont opté pour la vidéo à la demande ? ». Sébastien Crozier à précisé que les espérances d'acquisition sur ces plateformes se situaient à 1,2 millions de clients pour espérer être bénéficiaire. Plafond qui n'est aujourd'hui pas atteint puisque l'offre d'Orange n'aurait séduit que 800 000 clients. De fait, Stéphane Richard souhaite désormais partiellement se désengager financièrement en cherchant un partenariat avec d'autres fournisseurs de contenu.
La question de la politique de recrutement de France Télécom a également été abordée à la suite de l'annonce de Stéphane Richard qui souhaite recruter 10 000 personnes à l'horizon 2012. Recrutement qui selon Sébastien Crozier « Permet de maintenir les effectifs avec un nombre d'arrivées égal au nombre de départs ». Le délégué de la CFE-CGC se montre sceptique quant à l'évolution des effectifs à partir de 2014, date à partir de laquelle 6000 personnes devraient partir à la retraite par an. Or, Stéphane Richard n'a pas fait d'annonce à long terme sur les solutions de remplacement de ces effectifs.
Pour finir, Sébastien Crozier a émis des doutes sur la stratégie d'acquisition de clients de France Télécom dans les pays émergents. Même si il reconnaît que ces pays sont en forte croissance, il redoute le peu de stabilité économique dans ces pays. Qui plus est il exprime des doutes sur la volonté du groupe de changer le modèle économique du mobile dans ces pays.
En effet, Sébastien Crozier ne pense pas que l'assise financière des clients potentiels soit assez solide pour passer d'un modèle en prépayé à un modèle en post-payé (les forfaits d'abonnement) qui est le modèle archi dominant en France et qui fait la fortune des opérateurs mobiles. Rappelons que France Télécom compte passer de 190 millions à près de 300 millions de clients d'ici 2015.
Photo : Sébastien Crozier, délégué CFE-CGC/UNSA France Télécom (D.R)