La capuche de Mark Zuckerberg, de Facebook est-elle un signe d'immaturité ?
Facebook n'est pas une entreprise comme les autres. Pour autant, son PDG peut-il s'habiller en teenager avec un sweat-shirt à capuche alors qu'il rencontre des investisseurs de Wall Street, sanglés dans leur costume-cravate ? Les critiques fusent contre Mark Zuckerberg, incité à se montrer plus respectueux de ses potentiels actionnaires.
Un analyste financier critique Mark Zuckerberg, PDG de Facebook, pour avoir porté un tee-shirt à capuche lors du show préparant la mise en bourse de Facebook.
Durant la semaine du 7 mai, Facebook a lancé un road-show préparant son entrée en bourse, et réunissant des investisseurs à New York, Boston et d'autres villes. Mark Zuckerberg était sur place pour parler aux investisseurs au premier arrêt roadshow à New York le lundi 7 mai.
Le jeune PDG a été critiqué par certains participants pour s'être présenté auprès des investisseurs les plus influents dans un jean et un sweat-shirt à capuche. Dans une interview avec Bloomberg , Michael Pachter, directeur général de Wedbush Securities, a déclaré que la décision de Mark Zuckerberg de porter sa « capuche montre qu'il ne s'en soucie guère aux investisseurs. »
Il ajoute : « Il va être lui-même, et il va faire ce qu'il a toujours fait. Je pense que c'est une marque d'immaturité. » Il termine : « Il doit montrer aux investisseurs le respect qu'ils méritent parce qu'il leur demande leur argent. » Michael Pachter pense que ce manque de respect semble indiquer qu'il n'est pas parfaitement adapté au poste de DG de Facebook, une société qui devrait réaliser une des plus importantes entrées en bourse.
« C'est certainement un génie, qui a ...
Photo : Mark Zuckerberg, PDG de Facebook (D.R.)
« C'est certainement un génie, qui a réalisé quelque chose que personne d'autre ne pouvait faire » ajoute Michael Pachter. « Je pense qu'il est bien adapté pour être le directeur produit, le directeur de l'expérience utilisateur, qui décide des fonctionnalités. Je ne suis pas sûr qu'il soit la bonne personne pour diriger une société et répondre aux actionnaires. » Mark Zuckerberg n'a pas assisté à la présentation de Facebook pour les analystes financiers à Boston le mardi.
Dan Olds, analyste chez Gabriel Consulting Group, estime que l'absence de Mark Zuckerberg à Boston ne devrait pas pénaliser l'entrée en bourse de Facebook. La réputation de l'entreprise est suffisamment solide, estime-t-il.
Il suggère toutetois que Mark Zuckerberg agisse de manière plus respectueuse envers les personnes dont il espère qu'elles investissent dans son entreprise. « Certains à Wall Street murmurent que le code vestimentaire de Mark Zuckerberg était irrespectueux et immature, et ils pourraient bien avoir raison »dit-il. « Cela pourrait être pris comme de l'indifférence étudiée, de l'arrogance, ou qu'il n'a simplement pas penser à ce qu'il devait porter. Il était là pour vendre Facebook, et la première règle de vente est de ne pas mettre mal à l'aise vos clients » termine-t-il.
Patrick Moorhead, analyst chez Moor Insights & Strategy, pense que d'un autre côté, Mark Zuckerberg pourrait gagner le respect d'autres investisseurs potentiels en ne se transformant pas pour son auditoire. « Zuckerberg est le savant fou de Facebook, et la dernière chose dont on a besoin, c'est qu'il fasse semblant » déclare Patrick Moorhead, « Facebook entend être réel, jeune, branché et cool. C'est tout ce que ne sont pas les costumes. La capuche de Zuckerberg est prête d'être aussi célèbre que le col roulé et les jeans de Steve Jobs. Il serait mal avisé de changer pour le roadshow de levée de fonds. »
Mais pour Brad Shimmin, analyste chez CurrentAnalysis, il existe un uniforme quand on fréquente la finance. Une personne en costume cravate risque de ne pas regarder si gentiment un garçon qui ne s'habille pas d'une manière dont elle estime qu'elle est mûre et respectueuse. « Pour le meilleur ou pour le pire, c'est sa décision, ce qui importe est de savoir comment les investisseurs réagissent à cette décision » poursuit-il.
« Si un officier de Police vient travailler en shorts et en tee-shirt, il risque probablement de perdre le respect que lui apporte l'uniforme. C'est la même chose avec le patron d'une marque globale telle que Facebook. Cela ne le rend pas ni moins professionnel ni moins capable, à l'exception peut être aux yeux de ceux qu'il souhaite influencer » termine Brad Shimmin.