L'université Rennes 2 virtualise ses postes de travail
L'université Rennes 2 adopte la virtualisation de ses postes de travail grâce à la solution VDI de VMWare. Si les atouts sont indéniables côté poste de travail, les coûts et la consommation électrique augmentent côté serveurs centraux. On s'éloigne d'un environnement « Green IT ».

L'université Rennes 2 accueille 21.000 étudiants, encadrés par 2.000 professionnels. Côté informatique, 2.800 postes sont déployés sur trois campus, pilotés via des serveurs Windows et Linux. Afin de faciliter l'administration de ce parc important et le déploiement des applications, les postes de travail ont été virtualisés sous VDI (Virtual Desktop infrastructure) de VMWare. Une équipe de travail avait été constituée afin de répondre aux questions essentielles : "Comment faire le lien entre l'utilisateur et l'image du poste de travail, quels matériels et logiciels employer pour disposer d'une expérience d'utilisation d'un poste de travail classique ? ». La réponse est une approche de client léger alimenté en VDI par une connexion vers des serveurs en lames virtualisés, et avec le développement d'une solution de 'provisionning'. Des serveurs en lames très gourmands en énergie Humberto Duarte, directeur adjoint du département SI de l'université, liste les atouts de cette solution qui ne concernent cependant que les postes de travail : différents types de terminaux peuvent être exploités, PC et terminaux légers Wyse ; réduction de la consommation électrique et des émissions de chaleur et un environnement propre, silencieux, et plus fiable. En revanche, côté dépenses et donc essentiellement de la salle informatique centrale, le bilan semble moins heureux, même s'il reste à confirmer. Les serveurs en lames se révèlent très gourmands en énergie. Le dégagement de chaleur est important, ce qui nécessite de renforcer la climatisation. Photo : Humberto Duarte, directeur adjoint du département SI de l'université Rennes 2 Client léger mais grosse salle informatique Par ailleurs, déployer des serveurs en lames se heurte à une relative absence de référentiels. Un ensemble de PC virtuels est créé sur un châssis de lames. On peut compter jusqu'à 50 postes par lame afin de comparer avec des PC classiques. "Sans compter la partie dite de coût total d'exploitation (TCO) qui est non mesurable, exprime Humberto Duarte. Il poursuit : "Avec le client léger, on déporte la consommation électrique sur le serveur. Cette approche n'est pas 'Green IT' et demande à être mesurée sérieusement". En effet, avec cette solution, le poste de travail se trouve rapatrié dans la salle informatique, dont les lames sont doublées, et embarquent des commutateurs consommant également de l'énergie. De plus, il faut multiplier la capacité de stockage puisque on rapatrie le poste de travail sur le SAN. La question de la place résolue, mais beaucoup d'autres problèmes "Dans ces conditions, le 'Green IT' déporte le problème sur la salle informatique. De plus, la climatisation commence à ramer. Idem pour l'onduleur qui est hors jeu en cas de reprise sur une micro coupure. Nous étions obnubilés par la place. Nous manquions également de puissance et il nous fallait remplacer notre système vieillissant. Aujourd'hui, nous avons répondu au problème de place. Mais nous nous posons de nouvelles questions, sur la climatisation, l'onduleur, la puissance électrique et la régulation, déplore Humberto Duarte. C'est pour cela que l'université a lancé un groupe de travail. Les réponses risquent de remettre en cause l'intérêt des serveurs en lames en dehors des problèmes d'espace.