L'une des plaintes de Cisco contre Arista est rejetée, mais la bataille ne fait que commencer
Cisco a perdu une bataille juridique mais pas la guerre, celle qu'il mène contre Arista, fondé par plusieurs de ses anciens salariés. Le directeur juridique de Cisco avance des arguments juridiques et techniques et parle aussi « d'esbroufe marketing » à propose de son rival.
Le juge fédéral américain, Beth Labson Freeman a suivi Arista et rejeté une requête déposée au mois de mars dernier. Le juge rejette les accusations de Cisco de contrefaçon volontaire de brevet. Cisco poursuit d'autres actions intentées, toujours contre Arista. Cisco a déposé deux poursuites au mois de décembre pour violation de deux brevets et, séparément, pour violation du droit d'auteur. Un autre procès contre Arista implique 11 brevets. Il a été mis en attente en février, en attendant une enquête menée par la Commission du commerce international (CCI) dans ces mêmes brevets.
Tout part de l'annonce par Arista, le 10 décembre d'EOS +, présenté comme une évolution d'Arista EOS Ce qui n'est pas du goût de Cisco qui soutient qu'EOS + est un nouveau produit qui a violé deux de ses brevets. La plainte ayant été déposée par Cisco le 9 décembre, veille du lancement par Arista de son produit, Cisco argue qu'il s'agit d'une atteinte volontaire à ses brevets.
Mais cette stratégie semble avoir eu l'effet inverse, car le juge Freeman ne pense pas que les argu-ments de Cisco sont pertinents. «La Cour estime que le plaignant n'a pas réussi à alléguer des faits suffisants pour répondre à son propre critère , la plainte manque d'allégations factuelles suffi-santes ». La Cour donne à Cisco jusqu'au 23 juillet pour modifier sa plainte. Le juge estime que la ligne qui sépare un ancien produit de sa nouvelle version n'est pas aussi nette que Cisco l'affirme, en conséquence, la Cour ne peut juger si EOS+ a vraiment intégré des innovations externes, en particulier venant de brevets déposés par Cisco.
Juste de l'esbroufe marketing
La réplique de Cisco est cinglante. « L'ordonnance du juge Freeman nous donne l'occasion de modifier notre plainte, c'est exactement ce que nous attendions » a déclaré le vice-président de Cisco chargé des affaires juridiques, Mark Chandler. « Arista est dans une position étrange, il est obligé d'expliquer au tribunal qu'EOS + est un produit « pionnier », c'est en fait juste de « l'esbroufe marketing ». Ils ont introduit EOS + connaissant nos arguments selon lesquels ils avaient utilisé nos technologies brevetées, donc il ne peut y avoir aucun doute, leur action était volontaire ». Mark Chandler parle encore de « déni de la contrefaçon ».
Arista s'est refusé à tout commentaire, déclarant qu'il fallait « respecter le système juridique et ne pas commenter sur les décisions intermédiaires ». Arista a toujours soutenu qu'EOS+ était une nouvelle version de son produit et non pas un produit nouveau, donc qu'il n'avait pu utiliser des brevets de manière délictueuse. L'affaire ne fait que commencer.
En Photo, Mark Chandler, le patron des affaires juridiques de Cisco va modifier sa plainte