L'UFC Que Choisir tire de nouveau la sonnette d'alarme sur l'internet mobile illimité
L'association de consommateurs UFC-que Choisir a réalisé une enquête en ligne entre mars et avril 2010 pour connaître l'opinion des consommateurs sur la connexion 3G de leur téléphone mobile. Ce sont 2107 possesseurs d'une offre 3G et d'un terminal compatibles qui ont répondu.
L'UFC Que Choisir relève des niveaux significatifs d'insatisfaction et exige des opérateurs mobiles une meilleure information du consommateur rapidement. Selon l'enquête, 41% des consommateurs ne sont pas satisfaits de la connexion 3G de leur téléphone mobile. En effet, 21% de l'échantillon ne bénéficient pas de connexions 3G, mais le plus souvent de connexions en Edge ou GPRS, beaucoup plus lentes. De plus, quand ils parviennent à se connecter en 3G, une forte minorité d'usagers (29%) ne profite jamais ou seulement rarement d'une qualité de réception optimale.
Selon l'UFC, l'insatisfaction prédomine aussi s'agissant des usages possibles de la 3G. Ainsi, 6 personnes sur 10 pointent un problème de rapidité d'accès aux sites internet traditionnels. S'agissant de l'usage des réseaux sociaux, 30% pointent des vitesses de chargement trop lentes. Seuls les sites spécialement développés pour les smartphones (sites pour mobiles ou sites via application) parviennent à séduire une majorité d'usagers de la 3G (58%).
Par ailleurs, la nature même des forfaits dits « internet illimité » est souvent remise en cause spontanément, note l'association. L'UFC reprend un argumentaire déjà présenté il y a quelques mois. « Comment peut-on considérer comme étant un accès à Internet un accès à un réseau qui est bridé sans ...
Illustration D.R.
... VoIP ni Peer to Peer par exemple, et qui parfois exclut même le téléchargement des emails ? »
De plus, « peut-on qualifier d'illimité un forfait qui restreint à quelques centaines de Mo la quantité de données transférables chaque mois? » reprend l'association. L'UFC cite des remarques de sondés pointant Bouygues Télécom qui interdirait aux détenteurs de ses forfaits dit « illimités » le téléchargement de fichiers de plus de 5 Mo sans que jamais le consommateur n'en soit informé.
Autre raison de mécontentement, si la technologie 3G+ permet en théorie un débit de 7,2 Mbit/s, beaucoup de sondés indiquent qu'ils n'obtiennent pas plus de 1 Mbit/s. Ils en arrivent à soupçonner que leur connexion est bridée. L'association au final parle de désaveu de la part des consommateurs pour cause de politique commerciale qui induit en erreur.
L'UFC-Que Choisir annonce qu'elle saisit les pouvoirs publics pour leur demander un encadrement réglementaire de l'Internet illimité. Elle demande à ce que le terme « Internet » ne soit employé que pour désigner un accès universel à tous les contenus disponibles sur le Web ainsi qu'à tous les protocoles et technologies qui lui sont liés. De même, on ne doit plus qualifier d'« illimitées » des offres soumises à un quota de données échangeables.
Enfin, les opérateurs doivent fournir à leurs clients une information claire et précise sur les caractéristiques du service fourni (vitesse, couverture, saturation des réseaux, etc.). Une clarté que l'on attend depuis toujours sur les offres d'abonnements voix ne serait-ce que pour comparer les opérateurs entre eux, ce que l'on n'est jamais arrivé à obtenir.