L'optimisme exagéré des autorités sur le très haut débit en France
(Source EuroTMT) Volontiers optimiste, Jean-Ludovic Silicani, le président de l'Arcep, l'autorité de régulation des télécoms, estime qu'il faudra 12 milliards d'euros d'argent public, sur une facture globale de 25 milliards, pour financer le développement du FTTH en France sur quinze ans.
Ce qui représenterait, selon lui, une charge de seulement 4 millions d'euros par an et par département. Ce qu'il juge parfaitement supportable. Oui mais voilà, Jean-Ludovic Silicani suppose que les opérateurs privés vont dépenser quelque 12 à 13 milliards. Ce qui est loin d'être acquis. Pour le moment, les projets cumulés des trois opérateurs privés, France Télécom, SFR et Iliad, aboutissent à un investissement d'environ 4 milliards pour couvrir 40% des foyers d'ici à 2015.
Il leur faudrait donc débourser 8 à 9 milliards supplémentaires, pour les zones moins denses. Ce qui paraît difficile à croire, les opérateurs privés, à l'exception de France Télécom, étant très réticents à investir dans les zones où la rentabilité n'est pas assurée.
Ceci dit, pendant que les opérateurs se chamaillent à propos du cadre réglementaire, des collectivités territoriales investissent déjà dans la fibre optique. Selon l'Avicca (l'Association des villes et des collectivités pour les communications électroniques et l'audiovisuel), 29 projets étaient déjà lancés à la fin de juillet portant sur plus de 1,6 million de prises à très haut débit. Pour autant, ces projets demeurent risqués. Par exemple, Manche Numérique, l'un des pionniers, n'a ainsi aucun client parmi les opérateurs privés.
Photo : Jean-Ludovic Silicani, le président de l'Arcep (D.R.)