L'opérateur d'infrastructure Neo Telecoms est racheté par l'américain Zayo
Le secteur ne bruisse que de rapprochements entre grands opérateurs et ce n'est sûrement qu'un début, en France comme à l'international. Les opérateurs d'infrastructure plus discrets sont également engagés dans une recomposition qui ne fait que commencer.
C'est un fleuron des télécoms françaises qui change de mains, le français Neo Telecoms passe entre celles de l'américain Zayo. Deux opérateurs d'infrastructures, donc très spécialisés, différents des grands opérateurs qui offrent le réseau et les services aux particuliers et aux entreprises. Chez les opérateurs d'infrastructures, on complète par des datacenters et de l'hébergement les réseau IP et fibre, les MAN, les connexions à l'international.
L'aventure de Neo Telecoms commence en 2003, avec deux associés toujours aux commandes : Florian du Boys le Pdg et Didier Souchère, le Président. Ils achètent par un MBO la filiale française d'Abovenet. Le groupe américain auquel elle appartenait cédant ses filiales à l'étranger après la bulle Internet. Onze ans plus tard, un autre américain, Zayo, revient en France et rachète Neo Telecoms. Entre temps, les deux fondateurs ont créé un opérateur exploitant de la fibre optique (35% de son CA) d'autres activités de réseau (30%), de l'hébergement avec des datacenters (25% du CA).
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Neo compte une dizaine de datacenters en France : Saint-Denis, Montpellier (par rachat de celui de MIT), Toulouse, Besançon (avec Euclyd), Metz, Nancy, Nantes et la Roche-sur-Yon. L'idée est de mailler la France et d'offrir aux entreprises des services d'hébergement proches. La société propose également du transit IP et des connexions internationales. Neo Telecom c'est 22 ME de CA en 2012, 30 pour le groupe, plusieurs datacenters étant filialisés et le groupe a créé un intégrateur nommé Intexan. Zayo de son côté représente un milliard de dollars de CA annuel.
Zayo exerce le même métier aux Etats-Unis. Créé en 2007, il a réalisé depuis 30 acquisitions, mais celle de Neo Télécoms est la première réalisée en dehors du territoire américain. Les réseaux mondiaux des deux opérateurs vont être fusionnés pour offrir un service international plus complet aux clients des deux opérateurs. En Europe, Zayo avait hérité d'un réseau venu d'Abovenet passant par l'Allemagne, la France et la Hollande. Les capacités d'hébergement seront également décuplées, Zayo compte 30 datacenters aux Etats-Unis, Neo une dizaine en France.
Le rachat au bon moment
«Nous prenons je crois la bonne décision au bon moment, dans les phases de consolidation il ne faut jamais être en retard, nous explique Florian Du Boys. Nous pourrons maintenant démarcher les grands comptes avec une offre plus complète à l'international. Les dirigeants de Zayo tablent en outre sur un management décentralisé, local, et nous apportent des moyens considérables pour nous développer. Leur ambition est aussi forte que leurs moyens ».
NeoTelecoms était selon ses dirigeants très sollicités par d'éventuels acheteurs, des fonds et des opérateurs internationaux. Un rapprochement avec un autre opérateur partageant le même modèle a été privilégié.