L'oligopole dans la téléphonie mobile sérieusement mis à l'index
Un collectif d'entreprises opérant sur des secteurs dominés par des géants critique l'absence de concurrence dans la téléphonie mobile. Orange, SFR et Bouygues Telecom bénéficieraient d'une situation trop confortable et cantonneraient les MVNO à 5% du marché sur des offres peu rentables.
Le collectif "Libre Choix" est né en mai 2008. Il réunit des acteurs alternatifs dans différents secteurs d'activité. Ils affirment qu'en France, la concurrence, ça ne marche pas ». Ils entendent « tout mettre en oeuvre pour alerter l'opinion et les pouvoirs publics sur les difficultés qu'ils rencontrent sur leur marché respectif ».On citera comme membres fondateurs : Charles Beigbeder, PDG de Poweo, Grégory Gosset, DG de TELE2 Mobile, Luc-Marie Gresle, dirigeant de Gaz de Paris, etc ... Le collectif s'insurge contre « le hold up dans les télécoms mobiles, le manque de concurrence et l'attitude prédatrice de l'oligopole [NDLR : Orange, SFR et Bouygues Telecom] vis à vis des opérateurs mobiles virtuels MVNO». Pour justifier cette affirmation, le collectif s'appuie sur les derniers chiffres publiés par l'Arcep et concernant le troisième trimestre 2008. « Les chiffres prouvent, une nouvelle fois, le renforcement de la dominance des trois acteurs qui tiennent le marché ». L'analyse de ces acteurs alternatifs pointe la faible croissance du parc avec 370 000 nouveaux abonnés sur le dernier trimestre. Le taux de pénétration du mobile sur les actifs atteindrait les 86% alors qu'il dépasserait 100% dans de nombreux pays européens. Autre point souligné : la migration de la carte prépayée vers le forfait. Le marché de l'abonnement est en progression de 2,2%, celui de la carte prépayée, est en baisse dans les mêmes proportions. Le collectif déplore que les MVNO - dont la part de marché collective reste inférieure à 5% - soient cantonnés au « pré-payé » par les opérateurs historiques qui s'en dégagent. Les MVNO détiennent 6,5% des ventes brutes de forfaits et 16% des ventes de pré-payé. Or, ce marché du prépayé ne générerait par client que pratiquement 3 fois moins de chiffre d'affaires : 15,4 € par mois en pré-payé contre 44,3 € par mois en post-payé. Enfin, l'ARPU ou revenu moyen par abonné, dans le post-payé, culmine en France, aux environs de 44 €. Ce serait un des plus élevés au monde, selon le collectif. « Nos trois opérateurs historiques sont en bonne santé financière. Ce constat pourrait être plaisant sauf que les profits records engrangés par la bande des trois se font aux dépens du pouvoir d'achat des consommateurs français » terminent les alternatifs énervés.