L'intéropérabilité des services de Cloud en question lors d'Interop 2010
Les offres de Cloud sont encore très cloisonnées. Il reste difficile de répartir la charge de travail entre services de Cloud ou entre un centre informatique et un Cloud. Ces points ont été abordés lors d'Interop 2010. A terme, les progrès en matière de normalisation et de formats devraient assurer une meilleure portabilité.
« Probablement dès cette année, à l'aide d'un outil logiciel, nous pourrons faciliter le déplacement d'une charge de travail [workload] d'un centre informatique interne vers des services de Cloud externes, » a expliqué Randy Rowland, vice-président en charge du développement produit chez Terremark.
"Les clients veulent l'assurance qu'ils seront en mesure de rapatrier une charge de travail confié à un Cloud vers leur centre informatique. Les entreprises ont peur de rester bloquées» a t-il ajouté. « Malheureusement, certains obstacles réseaux existent comme le changement des adresses IP, pour lequel il faut trouver une méthode plus aisée, » a-t-il précisé.
Simon Crosby, directeur technique de Citrix s'est voulu plus rassurant « Cette préoccupation autour de la 'transférabilité' est prise en compte. Les vendeurs savent que la question existe et qu'ils doivent y trouver des solutions. »
« Les images de la machine virtuelle utilisée pour Amazon, et utilisées sur le service de Cloud EC2 (Elastic Cloud Computing) d'Amazon, très répandu, sont en propriétaires et difficiles à répartir sur les réseaux d'entreprise, » a souligné quant à lui Alistair Croll, fondateur de Bitcurrent.
Mais Simon Crosby a constaté des progrès dans certains domaines, comme la norme Open Virtualization Format (OVF). Selon lui, elle rend la charge de travail indépendante de l'hyperviseur, et assure l'interopérabilité entre des plates-formes de virtualisation multiples.
« La virtualisation a permis d'améliorer la portabilité des charges de travail entre serveurs, mais les premières versions des offres « Infrastructure-as-a-Service » pour le Cloud manquaient de ressources en matière de réseaux, et il faudra trouver de nouvelles méthodes pour les renforcer et améliorer la portabilité », a-t-il précisé.
Illustration : l'audience lors du salon Interop, Crédits D.R.
Kristof Kloeckner, directeur technique d'IBM, autre conférencier présent à Interop 2010 de Las Vegas, a déclaré dans une interview que le déplacement des charges de travail depuis les centres de données internes vers les Clouds n'était pas difficile.
Selon lui, « les problèmes surviennent lorsque les applications demandent qu'un grand nombre de données soient transférées vers le Cloud. » Certaines démonstrations réalisées à Interop ont montré le déplacement d'applications entre différents réseaux Cloud, mais « la plupart des exemples sont vraiment basiques dans le sens où ils ne mettent pas en oeuvre le transport de beaucoup de données, » a réagi Kristof Kloeckner.
« Les applications à base de Grid, différents types de simulations, ou le transfert occasionnel de charges de travail sont sans doute bien adaptés au déplacement temporaire vers un Cloud. Les services Cloud s'intègreront les uns aux autres » a-t-il poursuivi au cours de son allocution. « Surtout, ils devront rester ouverts. C'est un point important de notre ordre du jour. Ce qui se passe aujourd'hui est un changement fondamental. Il montre la nécessité d'introduire plus de souplesse dans le déploiement des services informatiques. »
« Dans l'avenir, il y aura essentiellement trois catégories d'applications, » a déclaré Alistair Croll. Celles qui resteront toujours à l'intérieur du centre informatique de l'entreprise, celles qui pourront être exécutées indifféremment en interne ou au sein d'un service Cloud si cet hébergement a un sens sur le plan économique, et une troisième catégorie qui demeurera toujours en Cloud, notamment si l'application doit être partagée avec des partenaires. »
Savoir si les entreprises doivent déplacer des applications existantes vers des services de Cloud externes n'est pas une question toujours simple à résoudre. Certains intervenants présents à Interop ont laissé entendre que si les clients étaient prêts à déplacer de nouvelles applications vers le cloud, ils ne savent pas encore si l'effort et les coûts de transfert pour leurs applications existantes amèneront un vrai gain en termes de budget.