L'Inria et Microsoft font recherche commune à Orsay
Le centre de recherche commun entre l'Inria et Microsoft accueillera à terme une trentaine de chercheurs en informatique fondamentale.
Même si certaines activités ont déjà commencé depuis mai dernier, l'inauguration du centre de recherche commun entre l'Inria et Microsoft Research s'est déroulée le 11 janvier à Orsay. « L'instigateur de ce laboratoire, c'est Gilles Kahn, qui a eu dès 2004 la volonté de travailler avec les meilleurs », reconnaît humblement Michel Cosnard, son prédécesseur à la présidence de l'Inria - mais aussi son successeur, à la suite du décès de Gilles Kahn en février 2006. Une douzaine de chercheurs (quatre de Microsoft, cinq de l'Inria et trois doctorants ou post-doctorants) y travaillent dès aujourd'hui, sur deux thèmes principaux : l'application des mathématiques à la qualité, la sécurité et la fiabilité du développement de logiciels et la conception d'outils logiciels pour l'analyse des données scientifiques complexes (e-science). Le budget, partagé entre les deux parties, n'a pas été rendu public : il a été calculé sur une base d'un objectif d'une trentaine de chercheurs à temps plein. De manière non officielle, l'investissement de Microsoft, étalé sur une période de cinq ans, serait estimé à 10 à 15 ME (soit près de 10% du budget annuel de l'Inria). « C'est la première fois qu'on recevait un tel chèque d'un industriel », se contente de noter Michel Cosnard, après avoir rappelé que l'Inria est déjà partenaire stratégique de France Télécom, Alcatel, Thalès, Hitachi, Philips, ou encore Thomson. Mais l'aspect financier n'est pas la seule bonne nouvelle pour l'Inria, qui souhaite pouvoir attirer de nouveaux chercheurs en région parisienne. La collaboration avec Microsoft permet aussi à des très bons éléments qui ont quitté il y a quelques années l'Inria pour le laboratoire britannique de Microsoft Research à Cambridge, comme par exemple Georges Gonthier ou Cédric Fournet, de revenir travailler quelques mois par an dans l'Hexagone avec leurs anciens collègues. Et de pouvoir ainsi conserver en France des compétences de haut niveau international, notamment dans le domaine des méthodes formelles (utilisation des méthodes mathématiques pour faire progresser les langages de programmation).