L'inquiétante situation du marché français du logiciel : un puzzle de petits éditeurs
Le classement 2007 des éditeurs français établi par la société de capital-risque Truffle montre un secteur qui maigrit de plus de 1 milliard d'euros suite aux rachats de sept d'entre eux par des étrangers en un an. Truffle met en évidence le talon d'Achille du secteur : un véritable puzzle de petites sociétés.
Comme chaque année, la société européenne de capital-risque Truffle publie, en coopération avec le CXP et Syntec Informatique, son classement des 100 premiers éditeurs de logiciel français. 2007 a vu une forte concentration du marché avec l'acquisition de sept éditeurs parmi les 50 premiers du dernier classement Truffle 100, tous par des sociétés étrangères. Ces sept éditeurs représentaient un poids économique total non négligeable de 1,1 milliard d'euros de chiffre d'affaires. Il faut dire que parmi eux se trouve l'ancien numéro deux et poids lourd du secteur, l'emblématique Business Objects, avalé par les Allemands de SAP. Les chiffres d'affaires cumulés des acteurs du du classement accuse une baisse de 13,5% et passe de 4,2 milliards en 2006 à seulement 3,7 milliards en 2007. Un gros acteur et beaucoup de petits autour De plus, encore et toujours, le Truffle 100 stigmatise la difficulté des petits éditeurs français à devenir des entreprises à fort potentiel aux ambitions internationales. Bien sur, on pourrait se réjouir pour le numéro un, Dassault Systèmes, qui affiche fièrement 1,3 milliard d'euros de chiffre d'affaires. Mais là où le bât blesse c'est que cela représente déjà un tiers des revenus du classement. Et juste derrière lui, à la deuxième place, l'activité logicielle de Sopra Group pèse déjà 1 milliard d'euros de moins. Et dans les places suivantes, le plongeon continue. Il faut sauver le logiciel français Dès la neuvième marche, Generix Group descend sous les 100 millions d'euros et il ne faut pas aller beaucoup plus loin pour passer sous la barre des 20 millions d'euros avec Planisware en 28ème position. Plus de la moitié des entreprises gagne moins de 10 millions d'euros. A noter enfin, la domination géographique écrasante de l'Ile de France qui regroupe 62 éditeurs du palmarès. Les éditeurs hexagonaux semblent condamnés à demeurer de petites structures au vu des difficultés à trouver des financements auprès des capitaux-risqueurs, à travailler avec le secteur public, à mener à bien leur recherche et développement, à embaucher et à se retrouver dans la jungle des aides publiques. La plupart du temps, ce n'est pourtant pas faute de compétence ni de passion. A l'occasion de l'inauguration de ses nouveaux bureaux, l'Afdel (Association française des éditeurs de logiciel) a d'ailleurs rappelé cette situation inquiétante et évoqué des solutions telles qu'un Small business Act à la française.