L'informatique de la SACEM impuissante à réduire les frais de gestion
Enclenché depuis 5 ans, le plan de refonte du système d'information de la Sacem n'a produit qu'une réduction de 2% des frais de gestion en 2007. Le budget informatique pèse pourtant un confortable 27,8 millions d'euros.
La Sacem doit gérer chaque année de multiples paiements plutôt d'un faible montant. Son activité principale consiste à collecter de l'argent qui va être réparti entre 124 000 sociétaires, dont 15 000 étrangers. Selon son rapport annuel 2007 qui vient d'être publié, sur les 45.236 sociétaires qui ont reçu quelque chose, seulement 3.211 ont touché plus de 10 000 €. En 2007, la société a réparti une somme totale de 643,5 millions d'euros, en légère croissance de 1,4% par rapport à 2006. La société emploie 1447 collaborateurs en équivalent temps plein. La Sacem a été très critiquée sur ses coûts de gestion élevés. Si elle s'est attelée à leur réduction, force est de constater qu'elle ne s'acquitte de cette tâche qu'à petits pas. Entre 2007 et 2006, la réduction s'élève à peine à 1,9%. Les frais ont atteint 15,18% des perceptions en 2007 contre 15,48% en 2006. Afin d'abaisser le coût de gestion, la Sacem a mis en place un plan interne de refonte de son informatique baptisé Hélios (Harmonisation et Evolution des Logiciels Informatiques et de l'Organisation de la Sacem), lancé il y a cinq ans. Après la refonte d'une série de couches périphériques, 2007 a été l'année où les applications du coeur de métier ont vu le début de leur réécriture. Le budget informatique de la Sacem s'élève à 27,8 millions d'euros, soit 14,7% de son budget opérationnel. Si cela est comparable à ce que l'on trouve dans le secteur bancaire, la somme s'avère confortable. A la décharge de la Sacem, la gestion des droits s'avère particulièrement complexe. Aujourd'hui, la Sacem revendique par exemple un taux de traitement automatique pouvant atteindre 99% lors de la réception des fichiers de programmes des diffusions radiophoniques de certaines radios. Le développement correspondant aura nécessité de nombreux efforts. A noter que la Sacem est également prestatrice de services informatiques pour d'autres sociétés d'auteurs, notamment la SDRM, la Sorecop ou Copie France. Avec la montée en puissance d'internet, la complexité de la répartition est toujours plus grande. Les droits phonographiques, simples à maîtriser, sont en chute permanente depuis plusieurs années tandis que les données relatives à l'exploitation en ligne augmentent de façon exponentielle. Les droits perçus par la Sacem sur un titre téléchargé sont de l'ordre de 0,06 €, ces droits étant répartis aux différents ayants droit au dixième de centime. La clé de répartition classique est d'un tiers pour l'auteur, un tiers pour le compositeur et un tiers pour l'éditeur. Le dispositif est différent pour les supports enregistrés où il y a négociation entre les parties.