L'imprimerie nationale n'a d'autre issue que de s'extraire du papier

le 09/07/2008, par Jean Claude Streicher, Actualités, 452 mots

L'imprimerie nationale n'a d'autre issue que de s'extraire du papier

Plus que la Poste, dont on évoque actuellement le changement de statut, l'Imprimerie nationale a dû "sortir du papier" et intégrer l'économie de marché. Ce mouvement s'est accompagné d'une division de ses effectifs par cinq. Elle a cédé son activité d'édition de beaux livres. Elle a perdu le contrat d'impression de l'annuaire de France Telecom qui avait employé jusqu'à 300 personnes. L'imprimerie nationale est une société anonyme de l'Etat depuis 1993. L'impression en continu a son avenir derrière elle Seules quatre lignes d'activités sont conservées : l'impression en continu de formulaires administratifs (ainsi que de liasses et de chèques), le fiduciaire (édition de documents administratifs comportant des signes de sécurité), la plate-forme graphique et, enfin, l'e-administration. Cette dernière ne peut que prendre de l'importance à l'heure où l'Etat dématérialise ses procédures les plus courantes. Pour l'heure, seule l'impression en continu n'aurait pas retrouvé l'équilibre, suite à la restructuration engagée en 2004. Cette activité d'impression de formulaires a son avenir derrière elle. "Il nous faut donc vraiment sortir du papier et aller toujours plus vers l'administration électronique, affirme Loïc de la Cochetière, PDG du groupe depuis 2003. A l'imprimerie nationale, l'offre d'e-administration comprend de nouveaux services d'e-facturation, avec le service Sakarah, et la gestion des tachygraphes électroniques (activité Chronoservices). 7 millions de passeports électroniques L'activité fiduciaire est la seule à être restée sous monopole. Ces trois dernières années, elle a profondément évolué. Après avoir réalisé 7 millions de passeports électroniques, ... ... l'Imprimerie nationale produira les passeports biométriques pour l'état français, les cartes nationales d'identité électroniques et le nouveau permis de conduire. L'imprimerie nationale annonce même commencer à remporter des marchés à l'étranger dans cette discipline. Par ailleurs, le ministère de l'Intérieur vient de lui confier l'hébergement de ses serveurs informatiques les plus critiques. Le groupe, qui se répartissait entre six sites industriels jusqu'en 1993, n'en compte plus qu'un, à Douai (59). C'est une usine répondant aux exigences de sécurité PS1 (Point sensible 1e catégorie), comme les centrales nucléaires. C'est là que le ministère de l'intérieur emménagera ses serveurs. C'est là également que se concentrent toutes les productions de l'imprimerie nationale, ainsi que la plate-forme d'e-facturation Sakarah. La facturation électronique pour les grands donneurs d'ordre Dans l'immédiat, ce service de facturation électronique cible les grands donneurs d'ordre, les grands facturiers et les flux à l'intérieur de l'imprimerie nationale elle-même. Ce service s'appuiera pour cela sur les prestations de numérisation et d'éditique d'un prestataire, en l'occurrence la société Pitney Bowes Asterion. Par la suite, il s'attaquera également aux échanges entre les entreprises et le secteur public, l'administration et les collectivités. Serait-ce l'émergence d'une véritable entreprise ? En lançant le réseau Sakarah, mardi 24 juin, Loïc de la Cochetière s'est flatté d'avoir épongé ses pertes de 100 millions d'euros de 2004 et d'avoir remonté ses effectifs de 400 à 550 personnes.

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