L'ICANN se prémunit contre le test marketing des noms de domaines
Les pratiques consistant à tester l'efficacité marketing d'un nom de domaine pendant les 5 jours de la période de rédemption devraient s'arrêter. Une nouvelle politique mise en place l'année dernière par l'ICANN a réduit de 99,7 % les annulations au cours de cette période permettant le remboursement.
L'entité en charge du système d'adressage d'Internet s'estime victorieuse contre une tendance abusive concernant l'enregistrement des noms de domaines. L'année dernière, l'ICANN (pour Internet Corporation for Assigned Names and Numbers) a modifié sa politique en matière d'enregistrement de noms de domaines, rendant l'enregistrement en masse bien plus coûteux. L'objectif était d'empêcher le 'test de domaine', un procédé qui consiste à réserver un grand nombre de noms de domaines, puis à les surveiller pendant quelques jours afin de voir ceux qui attirent ou non des visiteurs. Si le domaine attire trop peu de monde, l'organisation qui l'a acheté peut être remboursée jusqu'au 5ème jour. Ces cinq jours sont appelés l'AGP (pour Add Grace period), ou 'période de rédemption'. Un usage détourné de la période de rédemption Cette période de rédemption est conçue pour permettre aux utilisateurs d'être remboursés, par exemple, en cas de faute de frappe. Certains l'utilisent cependant pour mettre en place des milliers de sites Web remplis de publicités sur ces noms de domaine nouvellement enregistrés. Si les bénéfices de la publicité dépassent les frais d'enregistrements, le domaine reste. Sinon, il est abandonné. Mais le 'test de domaines' est une nuisance pour les utilisateurs normaux d'internet, car il rend indisponibles ces noms de domaines, et augmente le nombre de sites web conçus uniquement pour afficher de la publicité et rediriger les utilisateurs vers d'autres sites. L'ICANN a mis plusieurs politiques en place pour empêcher ce 'test de domaines'. L'année dernière, l'entité a décidé de ne pas rembourser les 0,20 dollars annuels qu'il facture aux registres [organisations commerciales ou non qui administrent les bases de données des noms de domaines] pour un nom de domaine enregistré, même s'il est abandonné pendant la période de rédemption. VeriSign pour les '.com' ou l'Afnic pour les '.fr' sont des exemples de registres. Une facturation même pendant la période de rédemption Puisque ce coût a été répercuté vers les utilisateurs et les entreprises qui enregistrent de nombreux noms de domaines, les pratiques de 'test de domaine' ont diminué. L'ICANN a alors changé sa politique pour rendre encore plus coûteuses ces pratiques, en facturant les bureaux d'enregistrement [organismes qui sont commercialement en relation avec le client final] à hauteur de 6,75 dollars ou plus, même si le nom de domaine est supprimé au cours de la période de rédemption. Mais l'ICANN essaye parallèlement de faire des exceptions pour les 'vraies' erreurs que les utilisateurs voudraient corriger. L'ICANN rembourse donc les annulations jusqu'à 10 % des enregistrements véritablement validés, sur un mois (ou 50 noms de domaines, selon le chiffre le plus important). Le reste des annulations est facturé. Cette nouvelle pratique a radicalement changé les perspectives financières des 'testeurs de domaines'. L'ICANN donne l'exemple d'un bureau d'enregistrement avec 1 000 nouveaux noms de domaine. Ce dernier en annule 300 pendant la période de rédemption. Le nombre de noms de domaines véritablement enregistrés est donc de 700, et l'ICANN remboursera 70 des annulations. 230 noms de domaines annulés seront donc facturés. A 6,75 dollars l'un, le bureau d'enregistrement aura à débourser 1 552,50 dollars. Quand l'ICANN ne facturait que 0,20 dollars, ce coût n'aurait atteint que 46 dollars. Une réduction drastique des annulations en un an Les pratiques des 'testeurs de domaines' ont été sévèrement affectées par la répercutions de ces facturations sur les personnes ou les entités qui enregistrent les noms de domaine. Dans un communiqué, l'ICANN affirme que les annulations pendant la période de rédemption ont diminué de 99,7 % entre Juin 2008 et Avril 2009 pour les registres qui ont implémenté la nouvelle politique.