L'Europe tente de sauver le porte monnaie électronique
Le service Moneo en France est un échec. Les députés européens tentent de relancer ce type de solution à l'échelle du vieux continent. On ne voit pas pourquoi cela marcherait, le problème ne vient-il pas du coût facturé par les banques ? Les députés européens ont approuvé vendredi 24 avril une proposition de directive visant à améliorer le système de monnaie électronique en Europe, dont une des moutures s'appelle Monéo en France. Convertir en monnaie papier Les consommateurs pourraient se voir restituer l'équivalent de leur crédit électronique en monnaie papier, s'ils le demandent. Ce service pourrait être payant au début, mais devra devenir gratuit par la suite. Pour améliorer la confiance des consommateurs européens vis-à-vis de la monnaie électronique, les eurodéputés aimeraient que ces derniers puissent récupérer en monnaie "concrète" leur crédit électronique. Un service gratuit "Ce service pourra être payant et proportionnel aux coûts induits avant ce terme, mais devra être gratuit ensuite", précise le communiqué du Parlement européen. Si le texte est définitivement adopté, les Etats membres auront 18 mois pour mettre en oeuvre la législation. Mais l'échec ne vient-il pas - en ce qui concerne Moneo - du coût du service facturé par les banques aux commerçants ? Photo : paiement par carte et porte monnaie électronique Moneo (D.R.) Payer en ligne Lors du débat qui a précédé le vote, John Purvis, député britannique, a déclaré que la nouvelle législation constituait un progrès significatif pour "faciliter l'utilisation de la monnaie électronique pour les paiements en ligne". Les systèmes comme le "Proton" belge, le "Moneo" français ou la "Geldkarte" allemande sont également appelés "porte-monnaie électronique". Ils peuvent aussi fonctionner sous forme de paiement en ligne, de compte téléphonique prépayé ou de chèque-cadeau électronique. Susciter l'innovation Afin de relancer l'innovation dans ce domaine, le Parlement a décidé de baisser le seuil de création d'un Etablissement de monnaie électronique (EME) de 1 million d'euros à seulement 350 000 €. En outre, les fonds propres d'un établissement de monnaie électronique requis pour l'émission de monnaie électronique se monteront au minimum à 2 % de la moyenne de la monnaie électronique en circulation. De plus, afin d'encourager la croissance des services E-monnaie, le Parlement et le Conseil ont accepté de supprimer la règle interdisant aux EME de n'accorder aucun service autre que la monnaie électronique. 1 milliard d'euros de monnaie électronique En juillet 2007, quelques 1053 millions d'euros étaient stockés sous forme électronique dans l'UE, contre 670 millions en 2005. Les députés ont estimé que la confiance du consommateur, condition du développement du secteur, exige que l'argent stocké sous forme électronique puisse être converti en liquide si nécessaire. Les établissements e-monnaie pourraient être ainsi obligés de restituer au consommateur, à sa demande, l'équivalent de son crédit électronique en monnaie traditionnelle à n'importe quel moment de la validité de son contrat, selon un amendement des députés. Faciliter les paiements transfrontaliers Par ailleurs, les eurodéputés ont approuvé le fait que le coût d'un paiement transfrontalier en euros soit le même que celui d'un paiement national. Cette disposition concerne les virements bancaires, les retraits d'espèces dans les distributeurs automatiques et les paiements électroniques, par carte par exemple.