L'état soutient Gemalto à hauteur de 160 millions d'euros
Le Fonds stratégique d'investissement (FSI) créé en automne dernier par Nicolas Sarkozy entre dans le capital de Gemalto, le fabricant de cartes à puces issu de la fusion entre Axalto et Gemplus. Le FSI est détenu à 49% par l'Etat français et à 51% par la Caisse des Dépôts, elle-même bras armé de l'état dans les collectivités locales. Ce fonds a été créé dans le but de soutenir des sociétés hexagonales jugées « stratégiques ». Gemalto est la sixième entreprise à en bénéficier, après plusieurs équipementiers du secteur automobile et aéronautique. Le FSI a déclaré qu'une soixantaine de dossiers étaient en attente, crise économique oblige. Le FSI a investi 160 millions d'euros dans Gemalto, soit 8% du capital, et réclame un siège au sein du conseil d'administration. Grâce à cette prise de participation, le Fonds devient actionnaire principal de Gemalto et devance TPG Capital et ses 6,5% (contre 14,5% auparavant). Cet investisseur américain a longtemps été soupçonné de vouloir détourner la technologie de biométrie mise au point par Gemplus, voire même de délocaliser la société. Les autorités françaises ont toujours suivi le dossier de près, inquiètes de leur voir filer entre les doigts une technologie qu'elles estiment précieuse. L'annonce du FSI est donc un soulagement pour Gemalto qui a dû affronter la grogne de ses salariés à plusieurs reprises. Ils manifestaient notamment contre la fermeture de certains sites. Plus récemment, le fabricant français a essuyé une autre défaite en voyant Wavecom, spécialiste des technologies sans fil, lui échapper au profit de Sierra Wireless.