L'écosystème stimule la demande en Datacenters et clouds privés, selon Markess

le 24/11/2011, par Maryse GROS, Cloud / Virtualisation, 874 mots

L'étude « Datacenters & clouds privés d'entreprise - Approches et perspectives 2013 » de Markess International montre que plus de 60% des décideurs interrogés en France prévoient d'augmenter le nombre de leurs serveurs hébergés dans des datacenters externes d'ici 2013.

L'écosystème stimule la demande en Datacenters et clouds privés, selon Markess

Stratégique, l'évolution des datacenters et des clouds privés d'entreprise va amener une transformation profonde de la IT, rappelait mardi matin Emmanuelle Olivié-Paul, directrice associée de Markess International, en soulignant que, sur ce marché, « c'est tout un écosystème qui dynamise la demande ». Les directions techniques des prestataires, notamment, font évoluer leurs propres datacenters, explique l'analyste. Markess estime à environ 3 milliards d'euros le marché français des logiciels et services IT consacrés aux datacenters en 2011, et à 570 millions d'euros celui des logiciels et services IT associés aux clouds privés (*).

Pour approcher les datacenters, le cabinet d'études a pris comme curseur le parc de serveurs. Entre septembre et novembre 2011, plus de 140 décideurs ont été interrogés, au sein d'organisations privées et publiques, dont un tiers dans le secteur IT, ainsi que 53 prestataires actifs sur le marché français des datacenters et du cloud computing. Premier constat : la moitié des décideurs sondés a consacré cette année un quart de son budget informatique aux datacenters, que ceux-ci soient internes à l'entreprise ou externes (**).« Et 46% indiquent que ce budget va augmenter d'ici 2013 », ajoute Emmanuelle Olivié-Paul. Contre 14% pensant qu'il va baisser, 27% ne sachant pas et 13% le voyant stable.

Datacenters : Un serveur sur trois serait virtualisé


Deuxième tendance, le nombre de serveurs hébergés dans des datacenters externes augmentera à un rythme plus soutenu qu'au sein des datacenters internes. Sur 140 décideurs interrogés, 62% envisagent en effet d'ici 2013 une hausse de leurs serveurs hébergés à l'extérieur, contre 25% prévoyant une hausse de leur parc de serveurs en interne.

Markess International s'est ensuite penché sur la part de serveurs virtualisés hébergés au sein des datacenters (internes ou externes). Le cabinet note qu'une majorité de décideurs mentionne faire du cloud privé alors qu'ils ont simplement virtualisé. Un sur dix a indiqué que 100% de ses serveurs étaient actuellement virtualisés tandis que 17% de l'échantillon n'en avaient aucun. Au total, le cabinet d'études estime qu'en 2011, près d'un serveur sur trois hébergé dans des datacenters serait virtualisé. D'ici à 2013 et à isopérimètre, il devrait y en avoir deux sur trois. 

Le cloud privé, associé à de meilleures garanties

Pour Markess, la progression de la virtualisation témoigne d'une dynamique pour les clouds privés d'entreprise. Le cabinet rappelle qu'à la différence du cloud public, le cloud privé implique la mise en place d'un hébergement spécifique, soit en interne dans l'entreprise, soit dans le datacenter d'un prestataire. Selon Emmanuelle Olivié-Paul, dans un contexte économique tendu, c'est l'optimisation des coûts d'exploitation IT qui amène les entreprises vers le cloud public, alors que le choix de clouds privés internes relève plutôt de la recherche d'agilité et, pour beaucoup, de l'assurance d'obtenir de meilleures garanties.



La directrice associée de Markess International note par ailleurs une forte corrélation entre le niveau de recours au cloud privé et la maturité de certaines approches : la virtualisation des serveurs, mais aussi la consolidation des environnements hébergés dans les datacenters. Si ces deux démarches tirent aujourd'hui les investissements réalisés, on note aussi une progression des projets visant à standardiser les environnements, à les rationaliser et à mutualiser les ressources. L'étape suivante étant l'automatisation de l'approvisionnement. « Certaines entreprises vont plus vite, indique Emmanuelle Olivié-Paul. Toutes celles qui ont des besoins de time to market sont plus matures sur ces sujets-là. Le modèle de business de l'entreprise, de même que sa culture, ont une influence certaine. L'industrie, par exemple, a l'habitude d'automatiser ses process ». 

Un mouvement lent de transformation


36% des 140 décideurs interrogés disent recourir déjà à du cloud privé, 24% comptent le faire d'ici 2013 et 14% après 2013. Mais 18% ne l'envisagent pas. En revanche, dans cette dernière catégorie, qui semble réfractaire au cloud privé, 47% recourent ou comptent recourir à du cloud public.

En 2011, environ 32% des serveurs hébergés dans des datacenters seraient concernés par du cloud privé externe et 7% par du cloud privé interne, note enfin le cabinet d'études. D'ici 2013 et à isopérimètre, cette part devrait presque doubler dans le premier cas. Quant à la part des serveurs concernés par le cloud privé interne, elle devrait tripler. 

Néanmoins, note Markess, l'adoption du cloud privé reste un mouvement lent de transformation en raison des impacts conséquents sur les datacenters (révision des architectures informatiques et des processus existants, changement des missions de la DSI...) et des enjeux associés (performance réseaux, gestion des engagements de services, confidentialité et localisation des données). Le cabinet prévoit donc des étapes intermédiaires avant « l'étape ultime du cloud privé incluant l'automatisation de l'approvisionnement ». Une démarche qui s'appuiera obligatoirement sur des soutiens externes : éditeurs, sociétés de services et cabinets de conseil.

Markess : Mapping des prestataires dans le cloud privé
Source : Markess International (cliquer ici pour agrandir l'image)

Outre l'évolution des datacenters d'ici 2013, l'étude Markess (150 pages) présente aussi leur localisation en France et les contrats d'infogérance associés, ainsi que des retours d'expérience d'entreprises sur des projets de cloud privé, ainsi que le point de vue des offreurs.


(*) Des chiffres qui n'incluent ni le matériel, ni les revenus réseaux, ni les volets BTP et énergétiques des datacenters. Ils ont été établis en évitant tout double compte, précise Markess. Les revenus d'offreurs situés hors de l'Hexagone sont compris.

(**) Ce budget informatique inclut les dépenses internes (frais généraux et charges de personnel) et externes (achats d'équipements, solutions logicielles, services...).



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