L'Autorité de la concurrence favorable à la pose de plusieurs fibres optiques par logement
Free conforté et France Télécom recalé. L'Autorité de la concurrence valide les déploiements multi-fibres au sein des immeubles afin de favoriser la concurrence. Ce que demandait Free depuis des mois.
En émettant un avis favorable à l'installation de plusieurs fibres optiques pour un logement, l'Autorité de la concurrence donne l'opportunité aux fournisseurs d'accès à Internet de proposer leur propre connexion au très haut débit à chaque logement. L'Autorité de la concurrence est d'avis que le recours à l'architecture multi-fibres constitue une opportunité unique de ne pas reconstituer de goulet d'étranglement sur la partie terminale des réseaux FTTH (Fibre to the Home), notamment au niveau des immeubles. "Cette architecture offre les meilleures garanties en termes d'indépendance des acteurs, de neutralité technologique et de fluidité du marché au bénéfice du consommateur". De quoi réjouir Free, partisan du multi-fibres et contrarier France Télécom adepte du mono-fibre. Dans les zones très denses, l'Autorité de la Concurrence rappelle que le dispositif prévu par l'ARCEP prévoit que l'opérateur d'immeuble sera soumis à une obligation d'accès pouvant le conduire, si les autres opérateurs le souhaitent, à installer dès le départ une fibre dédiée par logement pour chacun d'entre eux. De façon générale, l'ARCEP recommande que, dès lors qu'une fibre supplémentaire aura été demandée par un opérateur, l'opérateur d'immeuble installe systématiquement quatre fibres par logement. Illustration : pose de fibres optiques dans une colonne montante d'immeuble (France Télécom D.R.). France Télécom affirmait que le surcoût dû à la pose de plusieurs fibres optiques était trop élevé. Ce à quoi l'Autorité de la concurrence estime que le multi-fibres présente un grand nombre d'avantages. L'installation de fibres supplémentaires représente surcoût relativement faible par rapport à une architecture mono-fibre et est neutre d'un point de vue technologique, que les opérateurs aient opté pour un déploiement de leur réseau de type point-à-point (une fibre par abonné de bout en bout) ou points-à-multipoints (réseau arborescent). L'Autorité de la concurrence enfonce le clou. Selon elle, cette solution " permet à chaque opérateur alternatif de contrôler sa propre connexion avec l'utilisateur final et de demeurer indépendant. Cette situation sera plus favorable aux consommateurs, qui pourront changer d'opérateur rapidement et sans interruption de service". L'Autorité émet donc un avis favorable aux recommandations de l'Arcep. En outre, elle invite cette dernière à encadrer les échanges d'informations entre acteurs qui sont nécessaires à la mutualisation et à veiller à ce que d'éventuels nouveaux entrants puissent pénétrer le marché. L'Autorité sera enfin attentive aux conditions de mutualisation dans les zones moins denses, pour lesquelles les réflexions sont en cours.