L'arrivée de Free Mobile a été menée sans réflexion sur l'emploi, attaque la ministre du développement numérique
L'arrivée de Free Mobile s'est faite sans calcul de l'impact sur l'emploi par le précédent gouvernement, affirme Fleur Pellerin, ministre de l'économie numérique. Elle s'exprimait devant l'Assemblée nationale le mardi 17 Juillet. Elle critique également la régulation erratique menée par ses prédécesseurs.
Devant l'assemblée nationale, mardi 17 juillet dans l'après midi, Fleur Pellerin, ministre déléguée à l'économie numérique, s'en est prise à la politique du précédent gouvernement comme cause de la crise du secteur des télécoms.
Elle a été questionnée par les députés sur de probables plans de suppressions de postes chez SFR et Bouygues Télécom et sur la stratégie globale et à long terme qu'elle compte mettre en oeuvre avec Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif.
Elle a reconnu que les plans sociaux prévoyant des départs volontaires annoncés par SFR et Bouygues Télécom inquiètent de très nombreux salariés. « Mais pourquoi en sommes-nous là aujourd'hui ? » interroge-t-elle.
Elle s'est tournée vers les bancs des députés de la droite. « C'est d'abord parce que le secteur des télécoms a été soumis à un empilement de taxes et à une réglementation fluctuante, pour ne pas dire erratique, au cours des dernières années. »
Photo : Fleur Pellerin, Ministre déléguée, en charge de l'économie numérique.
Elle a ajouté : « Ensuite, l'arrivée sur le marché du quatrième opérateur de téléphonie mobile a été gérée par le précédent gouvernement sans aucune réflexion sur les conséquences en matière d'emploi. »
Une réflexion un peu rapide si l'on en croit le président de l'Arcep, qui s'exprimait mercredi 11 Juillet devant la commission des affaires économiques de l'assemblée nationale. Il a rappelé l'historique des décisions qui ont mené à l'arrivée du quatrième opérateur.
Il chiffrait à 1000 la suppression de postes due à l'arrivée de Free Mobile à cette date. Il espérait cependant de nouvelles créations de postes d'ici la fin de 2012 par Free. Il n'hésitait pas à constater que les centres d'appels sous traitants des opérateurs mobiles existants pouvaient pour certains d'entre eux mettre la suppression de postes sur le dos de Free Mobile.
Fleur Pellerin pour sa part retient qu'en 2012 le chiffre d'affaires des opérateurs va baisser de 10 %. « Là encore, c'est l'emploi qui va être la variable d'ajustement. Eh bien non, nous ne l'acceptons pas ».
Selon la ministre, le secteur des télécoms est particulier. « Il est réglementé et protégé de la concurrence internationale. Dans ces conditions, je veux vous dire que le Gouvernement ne tolérera pas que ce secteur détruise ou délocalise des emplois. »
Elle souligne qu'avec Arnaud Montebourg, elle est totalement mobilisée pour l'éviter. Elle en veut pour preuve que les premières personnes qu'elle ait tenu à rencontrer lors de sa prise de fonctions ont été les syndicats des télécoms.
« Nous les avons revus vendredi dernier avec Arnaud Montebourg. » Ce mardi 17 Juillet au matin, elle a reçu les quatre opérateurs de téléphonie mobile. « Notre objectif est de bâtir un nouveau modèle, créateur d'emplois et d'investissements pour ce secteur ».
La ministre a annoncé que des blocages anciens et persistants ont été levés pour relancer le chantier structurant du très haut débit - la 4G -. De plus, à la rentrée, le Gouvernement présentera un train de mesures pour éviter la casse sociale, relancer l'investissement et réconcilier l'intérêt des consommateurs et celui des salariés.