L'Arcep détaille les possibilités d'augmenter le trafic de données sur les réseaux mobiles
Le Gouvernement veut aller vite dans l'attribution des fréquences de la bande 700 MHz, qui passeront de la TNT aux télécoms. Une procédure d'enchères sera lancée au mois de juillet, les attributions seront faites en fin d'année, l'Etat espère recueillir 2 milliards d'euros de recettes.
L'Arcep a lancé au mois de décembre dernier une consultation publique pour l'attribution de nouvelles tranches du spectre. Achevée le 16 décembre dernier, elle a permis au régulateur de recevoir les contributions de 46 acteurs du marché. La synthèse a été rendu publique le 31 mars au soir, l'Arcep détaille les positions des uns et des autres et plus largement livre son analyse du marché.
Le régulateur estime que l'augmentation du trafic de données mobiles à très haut débit peut se résoudre de trois manières : rendre plus efficaces les technologies d'accès, optimiser les architectures réseau, rendre disponible des fréquences supplémentaires. Sur le 1er point, l'Autorité explique inenvisageable la réutilisation des fréquences 2G pour du très haut débit mobile, ne serait-ce que par la présence d'un grand nombre de terminaux 2G. Certains acteurs proposent néanmoins de mutualiser ces réseaux, par exemple, en 2x5 MHz ce qui est une suggestion intéressante, du point de vue de l'Arcep. Côté 3G, sa mise en place trop récente ne permet pas une réutilisation pour du très haut débit mobile.
Sur le même sujetBlackBerry redevient bénéficiaire, les smartphones ne font plus que 42% du CADeuxième possibilité, les opérateurs peuvent optimiser l'architecture de leurs réseaux, les densifier par l'implantation de small cells, investir afin de mieux les adapter à la demande, intégrer davantage les systèmes wifi.
Des bandes basses pour l'aménagement du territoire
Enfin, le régulateur évoque la mise à disposition de nouvelles fréquences, l'attribution de la bande 700 MHz « revêt une importance stratégique » que ce soit aujourd'hui ou à plus long terme pour les futures innovations. C'est l'argument des opérateurs, mais l'Arcep en souligne d'autres. Le fait que la banque 700 MHz soit compatible avec celle qui est en service en Asie permet d'utiliser les mêmes terminaux sur les deux continents. Le fait que ce soit des bandes basses est intéressant pour l'aménagement du territoire.
Toutefois, le régulateur prévient que sa consultation n'a pas permis d'identifier des services nouveaux sur cette bande des 700 MHz, contrairement à ceux de la 4G avec la bande 800 MHz. Autres remarques, la 5G reste « un concept en gestation » et les deux bandes 700 et 800 MHz ne pourront être couplées pour obtenir un débit plus large. L'Arcep va donc soumettre au Gouvernement des scénarios permettant, dans la bande 700 MHz, d'améliorer la couverture et la qualité de service 4G sur certains territoires, dans les zones peu denses, ou en zones denses à l'intérieur des bâtiments.
Un début de polémique s'installe avec Free Mobile, qui dispose de très peu de fréquences basses. Cet opérateur souhaite qu'on lui garantisse des fréquences basses ce que ses concurrents se refusent à envisager.
Le régulateur a obtenu à travers les réponses à ses questions un positionnement de tous les acteurs, il se met au centre du débat, l'Etat donnant l'impression d'être surtout focalisé sur la recette attendue des futures enchères pour l'attribution de la bande 700 MHz.