L'Antivirus Microsoft est à 50 dollars... les autres tremblent
OneCare a un prix : 50 $. Tarif déjà ristourné par une première opération promotionnelle pour les « early adopters », lesquels ne payeront que 20 $ par licence, nous rapporte une dépêche Reuter. Les éditeurs du monde de la sécurité demeurent droits dans leurs bottes, estimant que l'offre de « Corp » n'est pas assez complète, que les services de Untel ou untel ont su remporter l'estime du public, que par le passé Microsoft avait essuyé échec sur échec à chaque tentative d'intégration d'un antivirus au sein de ses systèmes d'exploitation, que la mise à jour de ce genre de produit est un métier qui ne s'invente pas... Derrière ces arguments crânement claironnés, pas un éditeur ne parvient à dormir tranquillement. Sur la complétude de la « solution » Microsoft par rapport à l'offre concurrente, l'on peut avancer que les clients ne demandent pas nécessairement des anti-virus « usine à gaz »... et que les statistiques tendant à prouver l'engouement du marché pour les « intégrés sécu » non seulement sont émis par les intéressés eux-mêmes, mais encore ne reflètent pas franchement une image objective : il est devenu impossible de trouver un seul produit simple et efficace qui n'écroule pas les performances d'une machine ou ne vienne lancer 20 modules d'anti-quoi-que-ce-soit au démarrage du système. Remarquons également que l'esprit du public n'a pas pu s'adapter au revirement brutal de discours marketing pratiqué par les Symantec, CA, F-Secure et autres Kasperky. Il fut un temps où les choses étaient simples : les méchants d'un côté, les gentils de l'autre, entre les deux un firewall et un antivirus. Cette approche périmétrique simpliste, que les principaux éditeurs ont martelé tel un mantra monastique, se retourne aujourd'hui contre ceux qui l'ont inventé. La sécurité ne se limite plus à un simple A.V ? Voilà un message qui va être dur à faire passer. Sur le chapitre des échecs antiviraux de MS, force est de constater que ces flops font partie de l'histoire ancienne, du temps où les virus voyageaient à dos de disquette et où les visiteurs de BBS se comptaient sur les doigts d'un main du côté de Bézier. En 2006, la demande n'est plus la même, et de marché de niche, le paranoïa business s'est transformé en gallinacé aurifère. Laissons de côté l'argument de la mise à jour. Malgré tous les brocards dont on affuble les gourous sécu de Microsoft, malgré le train sénatorial imposé aux déploiements de rustines, il faut bien reconnaître que WindowsUpdate fut un excellent outil de rodage et de modélisation, et qu'il existe encore de bon reverse-engineers et désassembleurs de malwares du côté de Seattle. En outre, l'équipe sera à une portée de bicyclette -pardon, de Lexus ou de Porsche- de l'escadron de Stephen Toulouse d'une part, et des teams de développement noyaux et applications d'autre part. Forcément, ça va leur simplifier la vie. Alors, Messieurs les éditeurs « tiers », Toujours cette absolue confiance en l'avenir ? Ou l'on envisage dès à présent un nouveau procès anti-trust ?