L'ancien patron d'Accord raconte les dessous de ce projet colossal
CIO : Accord est le premier projet de progiciel unique de gestion budgétaire de l'Etat. Comment êtes-vous arrivé à la tête de ce projet alors qu'il était déjà lancé depuis 4 ans ?
Jean-Pierre Souzy : En décembre 2000, j'ai été sollicité par la directrice du budget afin de prendre la direction du projet Accord. A mon avis, il y avait quatre raisons à cela. La première c'est que quand un projet informatique patine dans le secteur public, on va toujours chercher un ingénieur télécoms [NDLR: du corps des ingénieurs des télécommunications, donc en général un X-ENST]. La deuxième, c'est que j'avais déjà eu une expérience à la Direction du Budget avec la gestion du budget informatique. La troisième raison est la réputation que j'avais acquise au Ministère des Anciens Combattants comme au CNRS de bien conduire le changement. Enfin, la quatrième raison est que j'étais disponible puisque j'arrivais en fin de mandat à mon poste de secrétaire général au CNRS.
CIO : Comment avez-vous abordé un projet aussi colossal qu'Accord ?
Jean-Pierre Souzy : Je connaissais déjà tous les acteurs engagés dans le projet mais malgré tout j'ai refusé d'arriver « comme ça ». Auparavant, j'ai demandé et obtenu d'être chargé d'une mission sur la question de l'organisation du projet Accord. Durant cette phase, les responsables du projet étaient maintenus.
C'est à ce moment-là que j'ai commencé à lever le lièvre de l'obligation d'adapter le projet Accord à la LOLF (Loi Organique relative aux Lois de Finances) qui était en préparation. Au bout du compte, il y a eu trois grandes familles de problèmes sur Accord ...
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Illustration : le ministère des finances (D.R.)