L'Allemagne lance un plan très haut débit à 20 milliards d'euros
Cent pour cent de couverture du territoire en très haut débit d'ici 2018, tel est l'objectif du plan lancé le 20 août par le gouvernement allemand. La sécurité, la souveraineté numérique, de même que les PME devraient être associées à ce plan.
Pour une fois, Angela Merkel copie sur François Hollande ! Deux ans près le Président français, la chancelière enclenche un projet de développement du très haut débit en Allemagne, il porte sur un montant similaire : 20 milliards d'euros. Similitude confondante, les entreprises allemandes du numérique (notamment leur fédération Bitkom l'équivalent de notre Syntec Numérique) se félicitent du projet, mais déplorent l'absence de calendrier et d'engagement précis !
En fait, le gouvernement allemand présente un plan nommé « agenda numérique » comprenant un coeur de projet sur le très haut débit, à destinations des zones rurales et des PME encore mal desservies et plusieurs aspects tenant à la sécurité. Raisons pour lesquelles ce plan est porté par le ministre du numérique et des transports, Alexander Dobrindt (en photo aux côtés de la chancelière) et par celui de l'Intérieur, Thomas de Maizière, flanqués du ministre de l'économie, Sigmar Gabriel (n°2 du Gouvernement représentant le parti social-démocrate).
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Le coeur du projet porte sur le très haut débit. Avec un objectif de couverture du territoire à 100%. Logiquement, les dirigeants allemands remarquent que leurs centres urbains ont pratiquement atteint ce pourcentage, alors que les zones rurales ne seraient qu'à 20% de couverture. D'ici 2018, le retard doit être rattrapé. Les allemands auront alors du 50 mega partout. Le mobile sera mis à contribution, la vente de fréquences permettant de financer une partie du développement de la fibre optique, le gouvernement allemand compte sur le secteur privé pour boucler l'opération. Comme en France.
Les trois ministres ont eu des accents « montebourgiens » pour expliquer préférer une entreprise allemande dans la mise en application du plan. L'Allemagne est bien placée pour se positionner sur le sujet, après l'espionnage dont elle a été victime de la part de la NSA, le gouvernement de Berlin a du coup interrompu son contrat avec Verizon. Il remet également en question le rôle de Google et souhaite protéger davantage les données et leur hébergement.
Le Bitkom met les minstres au pied du mur
Ce programme a donc emporté l'adhésion des fédérations d'entreprises, le BFI, équivalent de notre Medef, ou le Bitkom pour le numérique. Toutefois ce dernier a souligné par la voix de son Président Dieter Kempf que « jusqu'à présent ce plan ne contient pas de mesure de mise en oeuvre des engagements de financements en particulier pour le très haut débit ». Bitkom insiste pour sa part sur trois objectifs, le très haut débit, la sécurité, le développement d'une économie numérique compétitive qui permettrait à l'Allemagne d'être encore plus performante à l'international. Le syndicat demande à chaque ministère de préciser sa stratégie numérique et à toute loi impactant le numérique d'être plus réfléchie.
Par exemple, les lois de défiscalisation d'énergies renouvelables pourraient s'appliquer aux datacenters, la loi sur le financement des start-ups pourrait prévoir justement la simplification des procédure d'accès à ce financement. Le Bitkom insiste également sur l'école numérique et les compétences numériques. Un sommet sur le numérique doit se tenir en Allemagne le 21 octobre à Hambourg sur ces sujets.