L'adoption de la 5G sera beaucoup plus lente que celle de la 4G
La 5G, le cinquième standard de téléphonie mobile fait l'objet de beaucoup de communications de la part des équipementiers. La réalité est encore assez lointaine, les opérateurs européens en sont encore à programmer le déploiement de la 4G.
L'adoption de la 5G sera beaucoup plus lente que prévu dans les réseaux mobiles. Plus lente que celle de la 4G, dont le développement est lui-même loin des projections initiales. C'est une nouvelle étude sur ce sujet, signée du cabinet ABI Research, qui douche ainsi les enthousiasmes. L'étude pointe plusieurs éléments qui ont pu ralentir ce développement : l'absence de normes unificatrices, une technologie complexe et des ventes aux enchères du spectre également délicates.
Toujours selon ABI Research, il faudra plus de cinq ans pour que la 5G atteigne le seuil des 100 millions d'abonnés, deux ans de plus que ce qui a été fait pour la 4G. Avec cette dernière, la croissance des abonnés était déjà beaucoup plus rapide que pour la 3G ou la 2G, mais l'utilisation des données du smartphone a alimenté la saturation du marché.
Pour la 5G, la croissance des abonnés sera probablement un peu plus modérée en raison de la complexité accrue des cellules et des réseaux 5G. ABI Research s'attend à un réel décollage aux alentours de 2023. "Il existe des points communs entre les pays qui sont les premiers constructeurs de réseaux 5G," a déclaré le directeur d'ABI Research, Philip Solis. "Ils ont une grande population, dont un pourcentage élevé est concentré dans les zones urbaines. Ils ont aussi de nombreuses entreprises qui poussent au développement de l'Internet des objets. Ces pays vont accroître les volumes d'abonnés 5G". Il désigne les Etats-Unis, la Chine, le Japon, la Corée du Sud et le Royaume-Uni comme étant les plus susceptibles de séduire des abonnés 5G .
Pas simplement au-delà de la 4G
La 5G est aussi beaucoup plus qu'une technologie évolutive, allant simplement au-delà de la 4G ou de la 3G, elle ne se conçoit pas seulement en termes de résultats, mais aussi de technologie et de coeur de réseau. Le cabinet d'études insiste sur ces différents points.
Le sujet de la 5G englobera des questions comme la nouvelle répartition du spectre et s'appuiera sur des techniques comme le MIMO massif (qui permet d'utiliser des antennes relais pour maximiser la diffusion). Il devra être vendu aux enchères par les gouvernements, qui pourront également réutiliser du spectre existant. Les terminaux auront des liens vers plusieurs cellules simultanément, ce qui devrait stimuler la connectivité et se traduire par moins d'appels perdus et une meilleure réception ou un meilleur transfert de données.
ABI Research prévoit que la 5G au final prendra la forme d'un réseau de small cells et sera très pratique dans les milieux urbains et industrialisés, avec une forte densité de population. Il s'attend aussi à une version réduite de la 5G utilisant le spectre existant avec des macrocellules ce sera sur du plus long terme.