L'activité de Nortel Networks SA est prolongée de trois mois
Déclaré en faillite au mois de janvier dernier, Nortel est dépecé. Les mobiles d'Amérique du nord ont été rachetés par Ericsson, la partie entreprises par Avaya. La France constitue un cas à part, après un sévère conflit social, la filiale française aurait trouvé les moyens de continuer jusqu'à sa revente.
Le Tribunal de commerce de Versailles a décidé, le jeudi 24 septembre, de prolonger l'activité de Nortel Networks France. Il répond ainsi à la demande et aux arguments de son P-dg français, Michel Clément. Cette société Nortel est un centre de R&D pour les réseaux mobiles, basée à Chateaufort dans les Yvelines, qui compte 680 salariés. Une porte-parole de la filiale française, Isabelle Tadmoury, a déclaré à l'agence Bloomberg « avec cette prolongation, nous sommes en mesure de dégager une solution sécurisante pour nos affaires ». Elle a encore précisé, sans toutefois vouloir nommer ces possibles repreneurs : « Les discussions seraient avancées avec des repreneurs » Cette déclaration se veut rassurante, le P-dg, Michel Clément et le délégué syndical CFTC, Elie Bensaci, ont abondé dans le même sens. Pourtant, aucune offre n'a été déposée avant la date limite prévue, celle du 19 août. Une nouvelle date sera fixée pour la remise des copies des repreneurs, mais pas avant le 24 septembre. A cette même date, le Tribunal de commerce de Versailles statuera également sur les indemnités dues aux salariés licenciés. Le plan actuel de réduction d'effectifs, celui de Nortel, prévoit en effet le départ de 467 salariés sur les 680 présents dans l'entreprise. La maison mère de Nortel a du affronter une vive réaction des salariés en juillet après ses propositions initiales d'indemnisation (le strict minimum légal), des bonbonnes de gaz étaient placées sur le site avec menace d'explosion, les salariés entamant 15 jours de grève. Un protocole d'accord était finalement signé le 21 juillet dernier entre les représentants des salariés et ceux de Nortel. Il reste au Tribunal à valider cet accord. Après un mois de juillet échevelé, le feuilleton Nortel Networks France prend donc une tournure plus apaisée. La maison mère aurait injecté les fonds nécessaires pour assurer une trésorerie minimale jusqu'à l'arrivée d'un repreneur. Nortel Networks France assurant la maintenance de nombreux réseaux pour opérateurs mobiles, sa disparition pure et simple semble exclue. Dans la soirée de jeudi, Christian Estrosi, ministre chargé de l'industrie a réagi. Il prend acte de la décision du Tribunal de commerce de Versailles, qui homologue le protocole de fin de conflit conclu entre les salariés et les représentants de Nortel. Il déclare accueillir avec satisfaction la prolongation de trois mois de l'activité de la filiale française de Nortel. Il insiste sur le fait que ce protocole de fin de conflit avait été conclu dans le prolongement de la rencontre du 16 juillet 2009 à Bercy, à son initiative avec les administrateurs judiciaires et les représentants des salariés de Nortel France (NNSA). Il souligne qu'il souhaite que les intérêts des salariés licenciés soient préservés et que l'activité de l'entreprise soit maintenue jusqu'à sa cession, Nortel France faisant l'objet d'une procédure collective secondaire, la procédure principale étant au Royaume-Uni. Le Ministre indique que des offres ont été déposées et que des discussions se dérouleront prochainement en ce qui concerne l'avenir de l'entreprise.