JCDecaux veut rendre l'affichage interactif grâce au numérique
(Source EuroTMT) En 2010-2011, les acteurs de l'affichage publicitaire traditionnel ne veulent pas rater le virage du numérique ni de l'interactivité. On l'oublie trop souvent, mais l'affichage et le mobilier urbain sont un média à part entière même s'ils sont nettement moins médiatisés que la télévision, la radio, la presse écrite ou internet. Ce média présente des perspectives de croissance encore significatives et cet univers n'entend pas rater le virage du numérique.
Phénomène peu connu, l'affichage extérieur et le mobilier urbain pèsent en France plus de deux fois le poids de la radio sur le marché publicitaire. Ainsi, selon l'Irep, le chiffre d'affaires publicitaire de l'affichage a atteint 600 millions d'euros quand la radio récole seulement 290 millions au premier semestre 2010.
Mieux, la France dispose avec JC Decaux, présent dans 55 pays, d'un acteur de tout premier plan qui, au vu des chiffres du premier semestre, devrait logiquement ravir à Clear Channel la place de numéro un mondial en 2010 !
Avec plus de 1,1 milliard d'euro de chiffre d'affaires au premier semestre et au-delà du contrat remporté récemment en Arabie Saoudite, le grand défi de JC Decaux pour les années à venir est celui du numérique et de l'interactivité.
Le groupe a tâtonné plusieurs années et testé diverses technologies radio comme le Bluetooth ou éprouvé le flashcode. Il a finalement opté pour une technologie de reconnaissance d'images depuis un iPhone. Le procédé permet d'accéder à un contenu spécifique à l'annonceur dont l'affiche vient d'être photographiée par le mobile. Pour cela, il faut employer une application (téléchargeable sur l'App Store d'Apple) recensant les campagnes publicitaires participant à l'opération.
« Comparé à d'autres technologies, souvent peu ...
Photo : Jean-Charles Decaux, co-directeur général du groupe JC Decaux (D.R.)
(Source EuroTMT) ... ergonomiques et peu intuitives, prendre une photo avec son portable est un geste extrêmement répandu et d'une grande simplicité » relève Albert Asseraf, directeur général études, marketing et stratégie de JC Decaux.
Partant de là, la firme estime que le mariage du numérique et de la communication extérieure n'en est qu'à ses balbutiements. Et JC Decaux d'observer que l'affichage et le mobilier urbain étant, par définition, des médias associés à la mobilité des individus, qui plus est dans des lieux à forte fréquentation, leurs prolongements interactifs seront au coeur de l'évolution de son métier.
« Contrairement à d'autres secteurs, le numérique enrichit notre media au lieu de l'appauvrir » assure Jean-Charles Decaux, co-directeur général du groupe. Une dynamique qui n'a pas échappé à son concurrent Clear Channel qui expérimente à Bordeaux, en partenariat avec Orange, un portail d'informations locales accessible à partir de flashcodes installés sur certains éléments du mobilier urbain.
On remarque qu'une autre technologie est en vogue afin de délivrer de l'information contextuelle, c'est la « réalité augmentée », notamment déployée par Orange, en partenariat avec Microsoft, à Issy-les-Moulineaux afin de fournir, toujours sur le portable de l'utilisateur, de l'information locale.
Il s'agit d'une technologie essentiellement basée sur la localisation de l'utilisateur, mais à laquelle ne croit guère JC Decaux. « Elle est peu ergonomique et trop compliquée à mettre en oeuvre » tranche-t-on en interne.
Bref, chacun se mobilise autour du potentiel de l'affichage traditionnel en matière de prolongements interactifs et contextuels. Une interactivité sur laquelle mise beaucoup JC Decaux qui espère bien convaincre les collectivités locales de l'intérêt de telles applications. Des discussions sont notamment en cours avec la ville de Paris. C'est une manière de se relancer après une année 2009 particulièrement difficile, tout en réaffirmant son positionnement de « city provider » malgré le bilan mitigé du Vélib' parisien.