ITU Telecom World 2006 : mondialisation de la lutte anti-spam
L'édition 2006 d'ITU Telecom World s'est exceptionnellement déroulée à Hong Kong. Elle reviendra dès 2009 sur sa terre d'élection, à Genève. Cet interlude asiatique est une sorte d'hommage rendu au continent, et notamment, à la Chine et l'Inde, qui participent activement au développement et à la progression du secteur de l'ICT, Information and Communication Industry. Le thème de cette année est « Living Digital World ». Les forums et sessions organisés sur cinq jours tournent autour de la société, l'écosystème et le style de vie dans un monde devenu entièrement numérique. Tous les aspects possibles et imaginables de ce qu'engendre un univers désormais basé sur le tout numérique, tout IP, sont abordés : les nouvelles générations de régulation, le futur de la gouvernance Internet ... mais aussi et de plus en plus, les problèmes de sécurité. Pour la première fois, une journée entière est consacrée à des ateliers autour du spam ainsi qu'à des sessions telles que « comment rendre la société numérique plus sécurisée ». Robert Shaw, le porte-parole de l'ITU sur le sujet de la sécurité en général et du spam en particulier, Deputy Head Strategy and Policy Unit (SPU), affirme que « L'ITU a décidé de faire de gros efforts sur le thème de la cybersécurité. Les états membres sont d'ores et déjà proactifs sur ce domaine et le nouveau secrétaire général Hamadoun Touré aimerait que la sécurité devienne un réel axe stratégique pour l'ITU dès 2007. » Déjà, la branche technique de l'ITU, celle qui établit les standards dans le monde des télécommunications, et plus précisément le groupe 17 entièrement dévolu à la sécurité, est à l'origine de plus de cent normes (biométrique, transfert de données sécurisé, RFID, cryptage asymétrique ...). « Aujourd'hui, nous allons développer beaucoup plus d'actions sur le front politique. Pour commencer, nous pousserons vers une coopération politique de tous les gouvernements sur, par exemple, la législation concernant a cybercriminalité. Car aujourd'hui, il n'existe pas d'action globale sur ce point. Chaque gouvernement, que ce soit le Département de Justice Américain ou le Conseil de l'Europe, met sur pied localement ses propres initiatives. Notre rôle est de rapprocher tous les pays afin de mettre en commun leurs actions. Dès 2007, en avril, un évènement dédié à la législation du cybercrime aura lieu au Caire en Egypte. Et là, ce ne sera que le début. La réunion suivante aura certainement lieue en Asie. En Europe, la Commission européenne est très active tout comme l'Enisa, pour ces raisons, nous n'y verrons pas d'évènements de ce type. Cependant vers le 16 mai aura lieu à Genève un meeting global de l'ITU au cours duquel seront abordés plusieurs points. Le premier traitera de la capacité de concevoir un cadre légal et d'organiser une lutte contre le cybercrime. Il sera également envisagé le développement d'une sorte de « boîte à outils nationale » destinée aux personnels de police, pour les aider à mettre sur pied un programme de sécurité nationale ou une infrastructure d'information critique, CIIP pour Critical Information Infrastructure Program. Enfin, il est également envisagé la construction d'une « cellule de veille et d'alerte sur les temps de réponse sur Internet, un projet ayant pour cible les industriels et les gouvernements. » Côté front politique, ils sont cinq à plancher sur les aspects sécurité au sein de l'ITU. L'an passé, la section a mis en ?uvre une « Cybersecurity Gateway », une sorte de portail de partage de ressources sur lequel on retrouve des informations sécurité d'ordre général ainsi que des points importants et des définitions à connaître. Aujourd'hui, à Hong Kong, la cellule organise une journée pendant laquelle plusieurs pays présentent leurs propres initiatives. Les visiteurs profitent des différentes expériences nationales (Australie, Angleterre, Chine ...). Sont également actifs durant les sessions Anti-spam, des organisations officielles, réunies depuis peu -un mois à peine- au sein du Stop Spam Alliance.org . C'est là un groupement de plusieurs organisations luttant chacune contre le spam et qui mettent en commun leurs connaissances : APEC, le groupe de travail des télécommunications et information de l'Asia-Pacific Economic Cooperation ; CNSA, Contact Network of Spam Authorities ; l'ITU ; le LAP, London Action Plan ; l'OCDE et le groupe anti-spam de Seoul-Melbourne.