IoT : 12 actionnaires, dont Telefonica, NTT, SK et Eutelsat réunissent 100 ME pour Sigfox
L'Internet des objets prend tournure, qui plus est en France et grâce à une start-up toulousaine : Sigfox. Elle réalise un tour de table d'un montant inégalé qui crédibilise sa technologie, Ultra Narrow Band, et l'éco-système français en général.
L'Internet des objets se retrouve dans plusieurs aspects technologiques, dont la partie réseau qui intéresse directement les télécoms. Sur cet aspect, la start-up toulousaine Sigfox (*) développe une technologie d'accès aux objets connectés, basée sur des réseaux bas débit, avec des antennes et des stations de base, mais indépendante des réseaux télécoms traditionnels. Il s'agit de la technologie réseau Ultra Narrow Ban, elle évite de passer par le WiFi, pas assez stable ou le GSM, trop cher. En fait, elle contourne les réseaux des opérateurs.
Sigfox déploie donc sa propre infrastructure radio, avec des modems qui peuvent envoyer de petits paquets de données sur des distances courtes (20/30 kilomètres) et des antennes placées sur les points hauts de TDF en France (sur 11 000 sites) et agissent sur les bandes 868 MHz, celles qui ne demandent pas d'autorisation. Les données sont récupérées par les serveurs de Sigfox. La société a commencé à s'implanter à l'international, avec des partenaires opérateurs, Abertis en Espagne ou Arqiva au Royaume-Uni.
Des actionnaires asiatiques
Ce réseau Sigfox devrait s'étendre dans 60 pays au cours des cinq ans à venir promettent les dirigeants de la société. Sur cette technologie et cette ambition, Sigfox vient de lever 100 millions d'euros, un chiffre considérable en France pour une jeune pousse. Pour cette augmentation, se retrouvent des acteurs des télécoms, les opérateurs Telefónica (espagnol), SK Telecom (coréen), NTT Docomo Ventures (japonais), Eutelsat (satellite), le fonds d'investissements Elliott Management Corporation (très présent dans les réseaux) et les groupes industriels GDF Suez et Air Liquide.
Elaia, IXO PE, Partech Ventures et Intel capital, déjà actionnaires ont également souscrits. BPI, autre actionnaire en place apporte 17 ME. Il en avait déjà lâché 15 fin 2014. Le groupe aimerait entrer au Nasdaq en 2016.
(*) créée en 2012 à Labège près de Toulouse par Ludovic Le Moan (en photo) et Christophe Fourtet, directeur technique. Anne Lauvergeon est, depuis avril 2014, présidente du conseil d'administration.