Internet, travailleur le jour, pirate la nuit
Une étude de l'équipementier Allemand ipoque dresse un portrait précis du trafic Internet tel qu'il est utilisé en Europe en général et en Allemagne en particulier : studieux le jour, à 95% consacré aux échanges P2P la nuit. Les mesures de restriction de ce type d'échange, explique cette étude, entraine une escalade technique, et l'on peut considérer que près de 20 % des échanges P2P sont désormais chiffrés. Face à ce déluge de fichiers, les FAI réagissent, comme à l'habitude, de manière excessivement simpliste. Soit en refusant de s'intéresser au problème, soit en filtrant sans discernement tout ce qui peut ressembler à un protocole peer to peer, qu'il soit légal ou non. Lorsque l'on vend de l'abonnement et que l'on fait métier de saucissonneur de bande passante, on ne s'encombre pas de considérations étiques sur les intérêts de ceux qui payent. Il n'en demeure pas moins que le trafic illégal existe. En Europe, nous apprend ipoque, ce sont les films qui sont le plus échangés, représentant 39 % du trafic, suivi par les jeux (25%) et la pornographie. En Asie, les proportions sont nettement différentes : Films 48% , jeux 6,3%, talonnés par la pornographie qui frise les 5% du volume de données échangées. Par type de client, les découpages de volume de trafic sont encore plus intéressants à noter. Il semblerait que le choix du programme corresponde à un profil très particulier de téléchargeur. Ainsi, en Allemagne, les programmes Bittorent constituent près de 67% du parc des logiciels P2P, et eMule 30%. Chez les utilisateurs de Bittorent, toujours en Allemagne, les séries TV et films constituent 60% du trafic P2P, la pornographie 13% et les jeux 6%. A noter que la musique, sujet d'ire des marchands qui disent vendre de la culture, ne totalise que 8% des volumes échangés. Les « oeuvres artistiques » reléguées loin derrière les vidéo gynécologiques et les usines à suspens de la Fox, voilà qui fiche un coup au moral des mercantis de la chansonnette de variété et qui relativise les contre-ut poussés non pas par les artistes qu'il « défendent » mais par les agents-comptables qu'ils nourrissent.