Internet supplantera la télé classique mais pas le téléviseur
L'étude est certes signée Microsoft, pratiquement absent du paysage audiovisuel traditionnel. Elle n'en est pas moins riche d'enseignements quant à la montée inexorable de l'Internet au détriment de la télévision classique. Mais si celle-ci est en déclin, le téléviseur proprement dit pourrait en sortir gagnant.
(Source EuroTMT) Les jours de la télévision linéaire sont bel et bien comptés ! Selon une étude récemment publiée par Microsoft, en 2010 la semaine du consommateur européen moyen devrait être répartie de la façon suivante : 14,2 heures par semaines de navigation sur Internet, contre 11,5 heures de télévision. Mais attention, souligne la recherche de Microsoft, le grand perdant ne sera pas le poste de télévision, mais la télévision. Alors les consommateurs européens en auraient-ils assez des grilles de programmes toujours identiques mises au point un peu partout par les chaînes de télévision ? « Oui » répondent les experts de Microsoft, qui affirment que la « supériorité » d'Internet serait liée à l'évolution de la Toile comme moyen de transport audiovisuel. Liberté, personnalisation, interaction En clair, alors que la télévision a un rayon d'action limité, Internet permet aux navigateurs d'interagir, leur donne une liberté de choix à la puissance X, sans compter la possibilité de personnaliser l'offre. Face aux prospectives roses de la Toile, la concurrence et la pluralité de l'offre augmentent à vue d'oeil. Après le score enregistré par YouTube avec le lancement de ses courts métrages et les ballons d'essai de Joost et Babelgum, quelques sites, comme Hulu, la joint venture entre NBC et News Corps. ou encore Veoh (crée avec les capitaux de Time Warner et Intel) sont en train de creuser leur trou. Leurs produits ? Des séries télévisées et des petits films auto produits destinés à priori au public américain. Du coup, les Italiens se bougent tout azimut. De l'autre coté des Alpes, l'IPTV au sens classique du terme n'a pas bouleversé la vie des Transalpins. Selon une étude, quelques 600.000 Italiens possèdent un set top box. C'est peu. Après la fermeture de l'offre de télévision via Internet de Tiscali, les trois opérateurs qui occupent le terrain Fastweb (200.000 utilisateurs), Telecom Italia (365.000) et Wind Infostrada (20.000), ont crée l'association italienne des opérateurs IPTV. Les opérateurs de contentent d'observer les précurseurs Objectif ? Développer les standards de référence pour permettre l'accès aux contenus en mettant sur le marché des appareils compatibles entre les différents providers. Certaines sociétés indépendantes comme TV Surf qui appartient à la suissesse 3D-Enter ou encore l'Italienne Blobbox (Tv blob) ont déjà lancé leur propre décodeur à 380 euros pièce. En reliant Blobbox à la télévision et à la large bande, le consommateur a accès non seulement à l'offre numérique terrestre mais aussi, au Web. Il peut aussi interagir avec les autres navigateurs. L'objectif de Tv Blob est de pousser les Italiens à abandonner leur ordinateur pour se caler dans le divan. Du coté des opérateurs, on observe l'évolution de la situation tout en lançant des ballons d'essai. Ainsi, Telecom Italia vient de lancer Yalp, un portail avec un mélange de contenus gratuits et payants. Yalp ne devrait pas concurrence Alice Home TV, le service IPTV du premier opérateur transalpin, mais devrait au contraire, lui permettre de séduire de nouveaux navigateurs. L'idée de l'opérateur n'est pas de partir en guerre contre YouTube, ou pour le moins pas dans l'immédiat. YouTube est un géant aux reins solides comme Hulu. Alors avant de développer et d'investir, Telecom Italia veut en effet tâter le pouls des navigateurs. Et surtout, analyser le développement potentiel à court terme notamment sur le plan économique en tablant sur l'implantation du haut débit en tenant compte de l'absence pour le moment d'une réglementation sur le Web.