Inexia, filiale de la SNCF, crée son système d'information à marche forcée et l'externalise

le 08/07/2008, par Bertrand LEMAIRE, Infrastructure, 1038 mots

Inexia - une filiale de la SNCF - a été obligé de bâtir son propre système d'information en l'espace d'un an. Les contraintes de délai ont mis les équipes sous pression. L'ensemble du système d'information est infogéré dans un contrat en trois phases.

Inexia, filiale de la SNCF, crée son système d'information à marche forcée et l'externalise

La société Inexia est issue de la Direction de l'Ingénierie de la SNCF. Elle emploie 300 personnes pour des prestations de conception et de réalisation de réseaux de transport. La filialisation de cette société a impliqué de créer un nouveau système d'information sans aucun lien avec celui de sa maison-mère afin de respecter les règles des marchés publics. Inexia est présent sur 7 sites en France qui sont interconnectés par un réseau MPLS. Côté informatique, Inexia a fait le choix d'une infogérance globale confiée au Groupe Hélice. La décision de filialisation d'Inexia a été prise en comité exécutif du groupe SNCF à la fin de l'été 2006 pour s'adapter aux nouvelles règles concernant les marchés publics, notamment celles relatives aux délégations de service public et aux partenariats public-privé. Afin de répondre aux appels d'offres de la SNCF, il était nécessaire qu'Inexia ne soit pas juge et partie et que l'égalité de traitement soit garantie entre tous les répondants aux consultations. « Une véritable « muraille de Chine » a été mise en place entre Inexia et la SNCF, bien qu'Inexia soit une filiale à 100% de la SNCF, décrit Véronique Barde-Chastel, responsable informatique et logistique d'Inexia. Chaque membre du personnel a signé un engagement individuel sur le respect de cette séparation entre Inexia et la SNCF. Inexia a une obligation de moyens pour garantir l'égalité de traitement, en particulier du point de vue de l'accès aux informations sensibles de la SNCF. Les personnels peuvent avoir gardé, à titre personnel, leurs avantages sociaux issus du statut SNCF mais les nouvelles embauches se font sous statut privé. Il a alors fallu reconstruire un système d'information de zéro. Il était exclu de récupérer des serveurs de la SNCF afin, d'une part, d'éviter de se retrouver avec des éléments illégitimes oubliés et, d'autre part, de garantir la continuité du système d'information de la SNCF qui n'était pas du tout impacté par la création d'Inexia. La SNCF a conservé toutes ses applications. « En achetant des serveurs neufs, nous avions la certitude absolue en ce qui concerne ce qu'il y aurait dessus. Nous avons opté pour le PGI Qualiac, choisi par la Direction Administrative et financière, et des serveurs sous Windows 2003, décrit Véronique Barde-Chastel. Cependant, chaque employé a conservé son poste de travail sous Windows XP qui a simplement été reconfiguré en termes de domaines et de messagerie. Comme la règle était et reste de ne jamais utiliser le disque dur pour stocker des documents de travail afin de faciliter la réparation en cas de crash (en remontant une image disque), cela ne posait pas plus de soucis que si un salarié transfère illégitimement des fichiers via une clé USB. « Nous disposons de très nombreux applicatifs métier en tous types d'architectures : web, client-serveur, sur poste de travail, décrit Véronique Barde-Chastel. Le choix a été donc été fait de créer un système d'information en propre tout en le basculant en infogérance globale. « Lorsque nous étions à la SNCF, la direction de l'ingénierie sous-traitait son informatique, avec des accords de niveau de service, à la direction de l'infrastructure des systèmes d'information qui, à son tour, sous-traitait à des SSII faute de personnel suffisant. Nous étions donc déjà en infogérance, indique la responsable. Il fallait, de plus, créer rapidement le système d'information. La création d'Inexia a été décidée durant l'été 2006 mais a été effective dès janvier 2007, avec le personnel basculant au 1er février suivant. L'emménagement a eu lieu le 2 avril 2007 avec les salles serveurs opérationnelles tout comme les postes de travail. « Nous avons donc lancé un appel d'offres en Octobre 2006. 12 sociétés ont été convoquées, 10 ont répondu et le Groupe Hélice a été choisi le 18 décembre 2006, résume Véronique Barde-Chastel. A cette époque, la responsable du système d'information était uniquement côté maîtrise d'ouvrage. « En nous appuyant sur des consultants d'Atos-Origin, nous avons défini le cahier des charges des besoins métier en terme, notamment d'applications et de niveaux de services requis. Puis Inexia a consulté pour choisir un FAI, en l'occurrence Altitude Télécom, un fournisseur de réseaux, Alliance Network, un aménageur pour les espaces de bureaux, etc. Hélice a été le chef d'orchestre de ces consultations et a proposé le matériel, l'infrastructure, etc. « L'infogérance globale nous permet d'avoir d'un interlocuteur unique : quoiqu'il arrive, nous nous tournons vers le Groupe Hélice. Il constitue un point d'entrée unique qui doit ensuite, si besoin est, entamer une procédure d'escalade vers le véritable responsable, se félicite Véronique Barde-Chastel. Cette méthode permet d'une part de constater quels sont les problèmes récurrents et de traiter en masse des cas similaires (voire d'effectuer un traitement massif préventif à partir d'un diagnostic porté sur un cas isolé), et d'autre part de bénéficier des expériences rencontrées ailleurs par le Groupe Hélice. Le Groupe Hélice maintient sur place en permanence sept personnes joignables de 8 heures à 20 heures. « Je n'ai pas d'autorité directe sur les individus qui peuvent changer tous les jours, mais je dispose d'indicateurs de qualité de service. Je sais d'expérience que, pour qu'une infogérance se déroule bien, il faut que l'équipe en place soit de qualité,relève Véronique Barde-Chastel. Inexia a signé un contrat en trois phases pour s'assurer que tout se passerait bien : la mise en place (février-avril 2007), l'appropriation (avril-juin 2007) et enfin l'infogérance ordinaire pour trois ans. La phase d'appropriation a été essentielle pour définir ce qui devait être davantage surveillé. Le coût global du contrat revient à 200 € par agent et par mois, comprenant les matériels, les logiciels et les services, hors consommables. Inexia a opté pour un financement via Arius Leasing, du groupe BNP Paribas, sur quatre ans pour le matériel et sur cinq ans pour les logiciels. Afin de garantir une « muraille de Chine » avec la SNCF, Inexia suit une note de Deloitte qui couvre tous les aspects du problème (système d'information, Gestion des Ressources Humaines, etc.) et Ernst & Young effectue des audits réguliers. Sur le plan informatique, l'audit est relativement simple mais il intègre aussi une vérification, au sein de la SNCF, que les personnels d'Inexia n'ont pas d'accès au système d'information de la SNCF.

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