Inévitables passeports-mouchards
« C'est le moment de renouveler votre passeport » s'écrie Bruce Schneier, constatant qu'il ne reste plus beaucoup de temps avant que tous les documents de voyages US ne commence à intégrer une étiquette RFID. Le flicage à distance et l'usurpation d'identité par attaque « man in the middle », le mésusage des données stockées considérées comme « preuve » d'authentification, tout çà, Schneier l'a dénoncé depuis de nombreuses années déjà. Mais rien n'y a fait, les documents officiels américains -et européen aussi doit-on le rappeler- seront tous équipés d'une « puce inviolable » dont l'intégrité ne durera pas le temps d'un soupir de hacker. Comment éviter les passeports mouchards ? Nul ne possède de véritable réponse. Car la solution de Schneier -renouveler le document dès maintenant afin de bénéficier des tous derniers passeports « entièrement papier »- n'est qu'un palliatif, une solution transitoire. Un jour ou l'autre, tous les voyageurs seront cyberfichés et suivis à la trace, hormis peut-être quelques ressortissants du Bhoutan ou des Vanuatu. Et, à moins de jouer les James Bond et posséder les accès « pirates » permettant de se forger une existence numérique authentifiée par les SGBD gouvernementaux, personne n'échappera à ces mesures bigbrotheristes. Sauf, bien entendu, les personnes ayant quelque chose à se reprocher nageant dans les eaux troubles de l'espionnage, qui feront appel aux filières de fabrication de faux-papiers ou de vrais-faux papiers électroniques ou non. Voilà une occasion pour se précipiter vers le premier kiosque venu, et d'acheter le numéro de septembre de la revue Elektor, précisément consacré aux RFID (une carte est jointe à la revue) et expliquant la manière de fabriquer un lecteur expérimental.