Il faut pirater les machines à voter ...
... aux philippines. Car, nous apprend un article de All Headline News, la commission électorale nationale de ce pays a décidé de faire appel aux hackers du monde entier pour vérifier la « solidité » et l'intégrité des cyber-isoloirs fabriqués par l'espagnol Scytl. En France, beaucoup de journalistes se sont fait l'écho d'inquiétudes sur les possibilités de fraude -manipulations logicielles, erreurs humaines etc- ou de divulgation -écoutes Tempest des rayonnements électromagnétiques émis par tout appareil électronique improprement blindé-. Autant de failles probables mais pas certaines. Peu ou pas de protestations, en revanche, sur le fait indiscutable que certaines machines, sinon toutes, sont incapables de faire la différence entre un bulletin « nul » et un bulletin « blanc ». La suppression de ce distinguo implique que le mode de scrutin peut ne pas être identique pour deux échantillons donnés de la population, ce que la constitution n'a très probablement pas prévu. Les « hacks » les plus efficaces ne sont pas toujours les plus technique ni les plus remarqués. Le choix de plusieurs candidats, doit-on ajouter, relève d'une alchimie mathématique pouvant déboucher sur un résultat totalement paradoxal. Avant que de se demander s'il est nécessaire de voter « utile » ou de voter « partisan », le réflexe cartésien d'un spécialiste de la sécurité sera de s'assurer si le résultat du vote débouchera sur l'expression d'un souhait. Si l'on se réfère au paradoxe de Condorcet, rien n'est pourtant moins certain.