Huawei va ouvrir un nouveau centre de R&D en Grande-Bretagne
Plus significatif encore que les implantations commerciales, l'ouverture de centre de R&D montre les intentions réelles des géants de l'IT. Surtout s'ils sont chinois comme Huawei et cherchent à se développer sur le vieux continent après avoir été chassés des Etats-Unis.
Au début du mois d'octobre dernier, Arnaud Montebourg dénonçait Huawei pour mieux défendre les intérêts d'Alcatel-Lucent. La même semaine George Osborne, ministre des finances anglais, se rendait en Chine, rencontrait le fondateur de l'équipementier chinois et lui promettait le meilleur accueil au Royaume-Uni. Résultat : Huawei a conçu un plan sur cinq ans pour développer sa R&D dans le pays. A la clé, un investissement de 200 millions de dollars.
Le groupe chinois a prévu d'agrandir son centre actuel de R&D qui passera de 80 ingénieurs à 300 d'ici 2017, il est basé à Ipswich dans le Suffolk. Et aujourd'hui, Huawei inaugure à Bristol un nouveau centre. Le lieu surprend, Bristol n'ayant pas de pôle technologique. Ce nouveau centre comprendra une trentaine d'ingénieurs et travaillera sur les technologies de puces analogiques et sur les logiciels.
Huawei loue l'attractivité anglaise
Signe que l'investissement est important pour le chinois et la Grande-Bretagne un pays de choix pour lui, l'actuel directeur général monde de Huawei, Guo Ping, prendra la parole aux côtés du ministre de la science David Willetts à Whitehall aujourd'hui. Son discours portera sur l'innovation au Royaume-Uni. Avant même ce discours, Guo Ping a déclaré : "Le Royaume-Uni est avant-gardiste, favorise le progrès et l'innovation Cette créativité est un atout majeur pour nos efforts en R&D et nous donne la plate-forme idéale pour continuer à être un pionnier des nouvelles technologies révolutionnaires, celles qui vont construire l'avenir. Nous sommes déterminés à travailler avec nos clients et partenaires dans le Royaume-Uni, à tirer parti de notre présence mondiale et d'une approche centrée sur le client et l'innovation, ce qui renforce la valeur de l'industrie des TIC au Royaume-Uni et aide les produits et les technologies qui y sont conçues à devenir mondiales."
Londres vante la qualité de sa main d'oeuvre
En retour, Georges Osborne a continué dans la lignée de ses discours du mois d'octobre der-nier soulignant que : «La décision du plus grand fabricant d'équipement de télécommunica-tions au monde d'innover en Grande-Bretagne est un témoignage de la qualité exception-nelle de notre main-d'oeuvre hautement qualifiée et une preuve supplémentaire que notre plan économique à long terme est en bonne voie."
Huawei a ouvert son premier bureau au Royaume-Uni en 2001. Aujourd'hui, il dispose de 15 implantations à travers le pays et de 900 employés avec un siège à Reading, ouvert au mois d'avril dernier. Les conditions faites à Huawei en Grande-Bretagne étant optimales, le cons-tructeur chinois poursuit ses implantations. La société a du mal à vendre ses produits dans des pays comme les États-Unis et l'Australie en raison de craintes qu'il construise des back-doors sur ses équipement, ce qui pourrait être utilisé par le gouvernement chinois pour es-pionner les pays occidentaux. Huawei a toujours nié ces allégations mais prend acte de l'hostilité des Etats-Unis et se redéploie en Europe. Huawei a créé environ 7 500 postes en Europe, dont 800 chercheurs dans ses 13 sites R&D installés sur le continent, à savoir la Suède, la Finlande, le Royaume Uni, l'Allemagne, la France, la Belgique, l'Irlande et l'Italie.