Huawei prépare la succession de son fondateur
Huawei a une image et une réalité. L'image d'un équipementier supposé menaçant en occident, il veut la changer pour se montrer tel qu'il se projette : avec un management adapté à un nouveau plan de conquête des marchés mondiaux.
Le géant chinois Huawei prépare en douceur la succession de son fondateur Ren Zhengfei (en photo), 69 ans. Depuis le mois d'avril 2012, Huawei a déjà organisé une formule originale de rotation de sa direction. Tous les six mois, l'entreprise change de Pdg, c'est à tour de rôle un membre de la haute direction qui prend les commandes. Actuellement, il s'agit de Guo Ping qui a succédé à Eric Xu. Le troisième Pdg tournant est Ken Hu. Le fondateur se gardant le poste de « directeur général permanent ».
Ce mode collégial sera conservé, après le retrait du fondateur qui a exclu de confier les rênes de l'entreprise à l'un de ses enfants, dans une lettre diffusée en interne au mois d'avril 2013. Son fils et sa fille travaillent en effet dans l'entreprise. Toutefois, d'après Eric Xu, cité par l'agence de presse Reuters, si le mode de direction collégiale sera maintenu, la rotation entre les dirigeants ne devrait pas perdurer. Collégial donc, mais avec un leader identifié. Il n'a pas donné de calendrier pour cette succession.
Sous la pression de la NSA
Eric Xu a également précisé que le fait que la NSA ait implanté des backdoors sur des appa-reils Huawei n'a que peu d'impact sur l'entreprise. Comme le fondateur de Huawei est un ancien cadre de l'armée chinoise, la société pâtit aux Etats-Unis d'accusation d'espionnages, ce marché lui est d'ailleurs pratiquement fermé. Mais la NSA est elle-même victime des révé-lations d'Edward Snowden qui l'accuse d'avoir espionné l'équipementier chinois.
Eric Xu a donc mis en garde, c'est de bonne guerre, les gouvernements internationaux contre l'achat de matériels américains, puisque ces matériels sont susceptibles de servir de moyens d'espionnage à la NSA. Huawei cherche en effet à s'internationaliser le plus possible donc à sortir non seulement de Chine mais des pays émergents où sa croissance s'est faite et fortifiée ces dernières années.
Son directeur marketing, Shao Yang a d'ailleurs affirmé que le groupe prévoyait de dépenser 300 millions de dollars en 2014 en marketing dans le monde, juste pour permettre d'améliorer la perception de la marque et donc stimuler les ventes en particulier sur le grand public avec ses smartphones. En 2013, Huawei a déjà vendu 52 millions de smartphones dans le monde, contre 32 en 2012. Ce marche des smartphones et celui de la 4G LTE et même de la 5G, ainsi que le cloud computing seront les vecteurs de croissance des années à venir. Huawei veut tout simplement doubler son chiffre d'affaires 2013 d'ici 2018.