Huawei conteste les propos de John Chambers, PDG de Cisco
Lors d'une conférence avec des analystes, le 8 décembre, John Chambers, PDG de Cisco, a déclaré que son concurrent Huawei est pour partie propriété de l'état Chinois. Pas du tout, répond Huawei, qui affirme que la société est à 100% possédée par ses employés.
Dans un email, l'agence de presse de l'équipementier télécoms et réseaux Huawei nous indique que son client conteste les propos de John Chambers, PDG de Cisco, publiés dans Réseaux et télécoms ainsi que dans Le Monde Informatique, tenus lors d'une rencontre avec les analystes financiers à San Jose (Californie), siège de Cisco, le 8 décembre dernier, selon lesquels l'équipementier chinois est pour partie propriété de l'état chinois . Apparemment de tels propos avaient déjà été publiés par l'Expansion en novembre dernier, et avaient déjà été contestés par Huawei qui nous transmet la même lettre. "je me permets de vous adresser le présent courrier à propos des allégations formulées au sujet de Huawei dans votre article, qui sont inexactes. Contrairement aux affirmations exposées dans l'interview de John Chambers, Huawei est une société détenue à 100% par ses employés et aucun organe gouvernemental ou autre organisme n'a de participation dans notre entreprise" indique le début de cette lettre, signée de M. Hua Liang, Directeur financier de Huawei. La lettre poursuit par : "Par ailleurs, nous publions notre rapport annuel financier chaque année vérifié par le cabinet KPMG dans lequel vous pouvez y lire l'intégralité de notre situation financière. D'ailleurs, je vous invite à cliquer sur le lien ci-dessous pour télécharger notre rapport 2008 ; www.huawei.com/corporate_information/annual_report/annual_report_2008/financial_report.do). En avril 2010, nous publierons notre rapport financier pour l'année 2009 et je vous confirme que l'intégralité de notre financement provient d'emprunts bancaires dûment remboursés ou de nos revenus générés par notre propre activité". En ce qui concerne la transparence des comptes de Huawei, une critique souvent émise est que la société n'est pas côtée en bourse contrairement à son compatriote et concurrent direct ZTE. Ceci dit, être une société côtée n'est pas synonyme de transparence absolue ni de justesse des comptes. Il n'y a qu'à voir l'exemple, il y a quelques années d'Enron ou de l'opérateur télécoms MCI Worldcom dont les comptes publics étaient truqués. Par ailleurs, d'autres remarques mentionnent que les clients de Huawei bénéficieraient de facilités de paiement auprès des banques chinoises, et qu'enfin, le management de Huawei serait mené par d'anciens militaires de l'armée du peuple. Enfin, les différents entre Cisco et Huawei ne datent pas d'hier. Il y a quelques années, Huawei avait eu des ennuis car il avait repris la syntaxe de commande des routeurs de Cisco pour la configuration de ses propres matériels. Ce qui ne pouvait que faciliter la substitution d'un équipement de Cisco par un équipement de Huawei, les ingénieurs et les administrateurs réseaux étant pour la plupart tous formés aux arcanes du paramétrage des équipements de Cisco. Cette violation de la propriété intellectuelle avait fortement irrité Cisco qui avait mis fin à tout cela après un passage devant les tribunaux. Photo : John Chambers, PDG de Cisco, s'est exprimé sur Huawei lors d'une conférence destinée aux analystes le 8 décembre (Photo d'archives).