HP s'étend progressivement à la ToIP
L'année dernière, HP a fait évolué sa gamme Procurve vers le PoE « à la demande ». Peu à peu, le constructeur s'ouvre au monde de la ToIP... au point d'envisager un programme commun avec un grand équipementier télécoms.
Interview de Khoa-Dang Tiet, Directeur des ventes PME/PMI et responsable marketing de la division Procurve France. R&T : Pouvez-vous revenir sur les avantages de la gamme ProCurve PoE ? Khoa-Dang Tiet : Il ne s'agissait pas réellement de l'introduction de nouveaux produits, mais d'une évolution de notre gamme 5400, 3500 et 6200. Cette nouvelle génération de switchs ne fait plus la distinction entre la QoS, la commutation de niveau 2 et de niveau 3, le routage Ethernet, la gestion PoE... les produits rassemblent toutes ces caractéristiques. L'administrateur choisit les fonctions disponibles et les active ou non. Il peut décider quels ports seront PoE (Power Of Ethernet). Les produits concurrents sont d'emblée avec le PoE activé. C'est une réelle nouveauté ! R&T : Quelles sont les principales caractéristiques techniques de la gamme ? KDT : Nous avons mis en place un système d'alimentation de secours au switch classique : la RPS (Redondant Power Supply). En cas de panne, de rupture de l'alimentation, l'alimentation de secours prend le relais et assure ainsi la continuité de service. L'EPS (External Power Supply) quant à elle est un support additionnel au switch. En effet, quand on active le PoE sur les switchs afin d'alimenter électriquement les postes IP, la norme 802.3af prévoit de fournir du 15,4 W sur chaque port. Alors qu'un poste IP standard requiert une puissance de 8 W maximum. Conséquence, plus on augmente le nombre de ports, plus la puissance nominale est importante. Sur la gamme, grâce à l'EPS, l'administrateur peut actionner de la puissance électrique additionnelle afin d'obtenir une énergie homogène sur tous les ports. Ces fonctionnalités permettent de garantir une haute disponibilité du réseau IP. Une entreprise ne peut en effet souffrir d'une baisse de QoS sur la ToIP par rapport au TDM classique. Pour un client, une rupture de service téléphonique est inacceptable ! R&T : Avez-vous déjà séduit des entreprises ? KDT : Nous affichons une base installée que je qualifierais d'intéressante. Le PoE monte en charge progressivement. Nous avons récemment déployé, à l'Ecole Nationale des Beaux Arts, une infrastructure Procurve sur un réseau ToIP Cisco. R&T : Vous vous investissez de plus en plus en ToIP, au point de lancer vos propres équipements ? KDT : Non, nous n'avons pas vocation à nous lancer dans la téléphonie. Nous préférons sceller de judicieux partenariats. Nous sommes partenaire Mitel au niveau mondial. Nous assurons ainsi l'interopérabilité entre nos équipements. Nous disposons d'un support de niveau 3 commun. C'est une manière de rassurer les clients. Commercialement, nous nous préconisons mutuellement. Actuellement, nous testons d'autres plateformes afin de cibler plus précisément et activement le marché Français. Nous suivons la même logique qu'avec Mitel avec un grand équipementier Français (*). Nous assurerons dans un premier temps l'interopérabilité, c'est une première brique. Nous réfléchissons ensuite sur un programme commun, sans toutefois s'éloigner de notre coeur d'activité. (*) selon nos sources, il pourrait s'agir d'Aastra Matra