HP est le 1er à introduire des processeurs ARM 64-bit dans des serveurs standard
Des processeurs ARM, on en trouve surtout dans les smarphones et les tablettes. Mais, leur place est aussi dans les serveurs, du fait de leur compacité, de leur faible consommation énergétique et surtout de leur puissance de calcul.
La route a été longue avant d'y parvenir, mais Hewlett-Packard est le premier constructeur à mettre à son catalogue un serveur 64-bit ARM. Il s'agit de l'une des options de sa gamme Moonshot, une nouvelle ligne de serveurs qui accepte différentes architectures de processeurs en fonction du type d'utilisation. Ce serveur, doté du system-on-chip ARM-Based X-Gene d'Applied Micro, est destiné aux utilisateurs qui effectuent du Web Caching (par exemple memecached), ainsi que du calcul hautes performances qui nécessite un gros débit. HP propose également une option avec un ARM 32 de Texas Instruments et un composant DSP intégré. Cette offre est conçue pour traiter des flux de données complexes à haut débit et en temps réel, permettant la chasse aux fraudes dans les réseaux de e-commerce.
Les CPU ARM sont généralement utilisés dans les smartphones et les tablettes, mais ses partisans estiment que leur faible consommation d'énergie les désigne pour équiper des serveurs économes. De plus, ils sont puissants et occupent peu de place, ce sont les points forts de Moonshot. Quelques autres fournisseurs, et notamment Dell, ont fabriqué des serveurs sur base ARM, mais pour des clients spécifiques. HP est le premier à les introduire dans des serveurs standards. Selon Gerald Kleyn, directeur de Moonshot R&D, ces produits seront disponibles à partir d'octobre. PayPal utilise en production les machines X-Gene pour l'analyse de données, ajoute-t-il, tandis que les Sandia National Laboratories y ont recours dans le cas d'application de calcul à haute performance.
Il a fallu davantage de temps que prévu
Cela fait trois ans que HP a évoqué la possibilité d'introduire des processeurs ARM dans sa gamme Moonshot, mais il a peu après changé d'avis et le premier système Moonshot, lancé l'an passé, comportait des processeurs Atom. Parallèlement, Calxeda, son premier fournisseur ARM, est sorti du marché, notamment parce que le segment des serveurs ARM se développait trop lentement. Il a fallu davantage de temps que prévu avant qu'ils s'imposent parce que toutes les briques devaient être disponibles et notamment les logiciels fonctionnant sur l'architecture ARM. Le catalogue reste limité, mais il se révèle suffisant depuis que beaucoup de sociétés l'utilisent pour des tâches spécifiques dans lesquelles la faible consommation et la haute densité sont déterminantes.
Les premiers serveurs Moonshot seront livrés avec Linux Ubuntu de Canonical préinstallé, ainsi que plusieurs logiciels de ngnix, incluant memecache et des programmes Web. Informix, d'IBM, est également proposé comme une option. Il s'agit de la seule base de données commerciale actuellement disponible sur Moonshot. HP fournit également aux développeurx un accès distant aux systèmes 64-bit ARM dans ses laboratoires, leur permettant ainsi de développer davantage de logiciels.
Patrick Moorhead, analyste principal chez Moor Insights & Strategy, estime que les processeurs ARM et le nouveau design de systèmes tels que Moonshot présentent d'énormes potentiels. Ainsi, les data centers atteignent leurs limites et les exploitants devront rechercher des plates-formes moins gourmandes en énergie et occupant moins de surface. « Moonshot est destiné à ceux qui ont des idées précises sur des applications spécifiques », estime-t-il. Le chassis de tous les Moonshot occupe 4,3 U de hauteur et peut héberger jusqu'à 45 cartes processeurs (cartridges), incluant le refroidissent, les composants réseaux, le stockage et d'autres composants partagés pour maximiser la densité. Et chaque cartridge constitue en lui-même un mini serveur.