HP : « Oui, nous faisons du réseau »
Les réseaux d'entreprise reviennent sur le devant de la scène sous le signe de la convergence. HP en fait son leitmotiv et l'illustre lors de son évènement européen de Barcelone. En ligne de mire, l'indétrônable Cisco qui détient l'essentiel du marché dans ce domaine.
La convergence a le vent en poupe et occupe le devant de la scène à Barcelone où HP a réuni des clients, des analystes et des journalistes européens afin de présenter les fruits de sa stratégie en matière d'infrastructure convergente, dévoiler à l'occasion quelques produits dans les télécoms, les serveurs et les services.
"L'infrastructure convergente n'est pas qu'une simple vision. C'est une plate-forme matérielle reposant sur les standards de l'industrie pour faciliter l'évolution des entreprises vers une infrastructure plus efficace. Aujourd'hui, le choix des infrastructures a un impact sur la façon dont sont déployés les services » souligne Dave Donatelli, vice-président exécutif en charge de l'activité Enterprise chez HP, en ouverture de l'évènement.
Si en 2009, HP avait lancé son programme « Converged infrastructure », le rachat et l'intégration de 3Com ont étoffé l'offre de la compagnie. HP se fixe un objectif ambitieux pour 2013 avec une projection de chiffre d'affaires de 115 milliards de dollars pour l'activité Datacenter avec une répartition de 35 milliards pour le stockage, 30 milliards pour le réseau et 50 milliards pour les serveurs. « Nous pouvons dire aujourd'hui que les entreprises sont en train de changer et de mettre en place des datacenter de nouvelle génération. »
Marius Haas, senior vice-président en charge de l'activité réseau a présenté les fruits de l'intégration de 3Com. Le credo de HP est aujourd'hui simple : « Oui, nous faisons du réseau » en mettant en avant des clients comme les hôtels Mariott, BMW Group, UPS ou Akamai. « L'intégration de 3Com est terminée et nous proposons un portefeuille complet de solutions reposant sur les standards du marché » poursuit Marius Haas en pensant très fort à Cisco. Et pour marquer le coup, HP met en avant deux produits, le Tipping Point AppDV (Application Digital Vaccine Service) et le E5400, une appliance télécom destinée aux PME.
Destiné aux petites et moyennes entreprises, l'appliance E5400 est la première incursion de HP sur le marché de la convergence entre réseau et télécom, chasse gardée de Cisco. Commercialisé à partir de 8 294 dollars, l'E5400 s'adapte ...
Photo : la conférence de presse où sont intervenus Dave Donatelli, Mark Potter, Marius Haas et Wolgang Wittmer de HP (D.R.)
... aux besoins de clients avec plus ou moins de ports et fournit des services de téléphonie unifiée, de sécurité et bien sûr de réseau. Cette appliance repose sur de nombreux partenaires dont Avaya Aura, Citrix Netsacaler VPX, Microsoft Lync, NetScout nGenius et Riverbed Optimization System. Toutes ces solutions sont certifiées par HP sur son E5400.
Adossé à la plate-forme Tipping Point IPS du constructeur, l'AppDV renforce la sécurité des réseaux via des politiques spécialement conçues pour les réseaux sociaux. L'usage de ces outils est en hausse de 37% dans les entreprises et entraine une baisse de la productivité de 1,5% selon une étude Trend Micro publiée en juillet dernier.
AppDV Control Access permet de filtrer les requêtes vers les principaux réseaux sociaux, de limiter la bande passante utilisée par les applications notamment Peer-to-Peer. Une fonction Digital Vaccin permet également de bloquer les tentatives d'intrusion exploitant les failles touchant les applications et les systèmes d'exploitation.
Un sas virtuel bloque en outre les intrusions exploitant certaines failles tant que les patchs n'ont pas été testés ou pire n'ont pas encore été proposés par les éditeurs concernés. L'Université de Leeds exploite déjà cette solution pour protéger ses réseaux filaires et WiFi. « Nous prenons très au sérieux les problèmes de sécurité qui pourraient compromettre notre réputation. Et avec le service Virtual Platform de Tipping Point nous pouvions bloquer les infections causées par un malware sans attendre les patchs » a témoigné le DSI de l'Université de Leeds.
Côté Data Center, HP mise notamment sur son activité POD (Performance Optimized Datacenter). Il s'agit de containers sur ...
... mesure de 6 ou 13 mètres. Combien de POD ont-ils été vendus à ce jour ? Tous les dirigeants de HP interrogés ont refusé de fournir la moindre réponse. On saura juste que l'usine de Houston peut travailler au rythme de 7 conteneurs à la fois par mois et celle d'Écosse à raison de 2 par mois. Cette dernière ligne de production est d'ailleurs en cours de transfert à Kora Hutna en République Tchèque, a précisé Wolfgang Wittmer senior vice-président pour l'activité Enterprise.
Les clients présents sur l'événement ont d'ailleurs visité avec un grand intérêt un baby POD (6 mètres pour 10 armoires) stationné près du centre de congrès et collé à un groupe électrogène. « Les Datacenter sont devenus un enjeu stratégique pour les entreprises qui construisent rarement plus de deux centres de calcul » explique Eva Scheck responsable de l'activité infrastructures pour l'Europe. « Nos clients sont très intéressés par notre structure modulaire offrant une très haute de densité. Chaque POD étant configuré sur mesure en fonction des demandes des clients. »
Les serveurs n'ont pas été oubliés avec l'annonce du châssis modulaire HPC Proliant SL6500 (à partir de 900 $) qui peut accueillir jusqu'à huit serveurs lames ou seulement quatre, mais avec l'adjonction de douze cartes graphiques nVidia Quadro par rack. Les serveurs qui peuvent intégrer ce châssis haute densité sont les Proliant SL390s G7 (à partir de 1289 $) et les SL170s G6 ( à partir de 1 045 $) sur la base de processeurs Intel Xeon 5600. Avec ce châssis qui peut intégrer un POD ou une salle informatique classique, HP propose une unité capable de fournir une puissance de calcul d'un Téraflops par rack selon Mark Potter, vice-président de l'activité serveurs chez HP.
Un Proliant SL6500 équipé de 77 GPU Nvidia fournirait une puissance de calcul de 77 Téraflops précise Mark Potter. « Et à Tokyo un laboratoire de recherche a déjà configuré un serveur SL390s qui est entré dans le Top 5 des supercomputers avec une puissance de calcul de deux Pétaflops » ajoute le dirigeant qui insiste sur l'encombrement réduit de sa solution (-77% en espace occupé) et sur les économies d'énergie réalisées (-71%).
Ainsi selon les calculs de HP, ce serait près de 132 000 € qui pourraient être économisés sur un an par rapport à un système traditionnel. Une estimation difficile à vérifier même si les dernières générations de processeurs et la densité accrue des serveurs améliorent significativement l'épineux problème de la consommation électrique. HP précise que son châssis s'intègre parfaitement pour le Cloud Computing, même s'il se destine avant tout aux marchés du calcul (finance, géologie...) et de la recherche scientifique.