Haut débit : le DSL s'essouffle mais SFR fait mieux que ses concurrents
Le marché du haut débit a continué sa progression au premier trimestre 2009 mais le DSL a marqué le pas. Les petits opérateurs ont toutefois davantage souffert. Parmi les gros, SFR a fait mieux qu'Iliad et France Telecom.
(Source EuroTMT) En première analyse, le marché du haut débit en France semble être immunisé contre la crise. Selon l'observatoire trimestriel publié par l'Arcep, le marché a en effet augmenté au cours des trois premiers mois de l'année de 660 000 abonnés, soit un niveau comparable à celui du premier trimestre 2008, qui affichait un gain de 675 000. Mais il y a une différence notable entre les deux chiffres : il y a un an, les opérateurs DSL acquéraient l'essentiel de la croissance (670 000 clients), ne laissant au câble (principalement Numéricâble) et aux autres modes de connexion (WiMax ou satellite) que des miettes. Cette fois, il n'en est rien. Selon les chiffres de l'Autorité, le marché DSL ne progresse en effet que de 496 000 abonnés. Globalement, les opérateurs DSL comptaient, à fin mars, 17,3 millions d'abonnés, soit une augmentation de 2,95 % par rapport au quatrième trimestre 2008 et de 11,8 % par rapport au premier trimestre 2009. Tous accès confondus, le marché progresse, sur une base séquentielle, de 3,7 % à 18,350 millions de clients. Darty et Bouygues Telecom à la peine Première leçon du trimestre : les « petits » opérateurs DSL souffrent commercialement. Darty, qui compte ainsi quelque 200 000 clients, semble ainsi en grandes difficultés, alors que le lancement de BBox par Bouygues Telecom peine à trouver sa place sur le marché, avec tout au plus 20 000 clients. D'où le lancement par l'opérateur le mois dernier de son offre quadruple-play pour relancer son offre et tenter de se démarquer réellement de ses grands concurrents. Deuxième leçon : les trois principaux acteurs du DSL maintiennent un niveau de prises d'abonnements plutôt correct, avec un avantage certain pour SFR. L'opérateur a gagné 163 000 abonnés haut débit, soit une part de marché trimestrielle de 32,9 %. De son côté, Iliad, malgré le gain de 142 000 clients sous la marque Free, n'affiche qu'un gain net de 112 000 clients (une part de marché trimestrielle de 22,6 %), compte tenu des 30 000 désabonnements enregistrés par Alice. Des clients Alice infidèles et convoités Si l'acquisition de la filiale de Telecom Italia constitue un bon coup financier pour Iliad (en raison de l'important crédit d'impôt lié aux déficits cumulés de la société), l'attachement des clients Alice à leur opérateur est certainement moins important que celui des clients de Free. Et la nouvelle offre de Bouygues Telecoms pourrait augmenter le niveau de churn chez Alice, en convaincant les clients qui s'y sont abonnés en raison des heures de mobiles gratuites de basculer vers une véritable offre quadruple-play. La gestion commerciale et opérationnelle de la base d'abonnés d'Alice pourrait donc se révéler plus complexe (et coûteuse) qu'Iliad ne l'avait prévu. De son côté, France Télécom n'enregistre que 214 000 abonnés supplémentaires, soit une part de marché trimestrielle de 43,1 %, un niveau significativement inférieur à sa part de marché globale (49,2 %). Les chaînes TV d'Orange n'auraient pas eu d'effets anti-concurrentiels Paradoxalement, la bonne performance de SFR et la très relative contre-performance de France Télécom constitue peut-être une bonne nouvelle pour l'opérateur historique : elle pourrait montrer que le lancement de ses offres d'abonnements exclusifs à ses deux chaînes télé (Orange Sports et Orange Ciné) n'a pas eu d'effet anticoncurrentiel, comme l'affirmaient ses concurrents. Un élément supplémentaire qui plaide en sa faveur et que France Télécom saura certainement mettre en avant alors que Vivendi a indiqué s'être pourvu en cassation après que la Cour d'appel eut donné raison à France Télécom dans le dossier Orange Sports. 5 millions de lignes en dégroupage total A l'issue du premier trimestre 2009, le nombre d'abonnés ayant opté pour le dégroupage total a enregistré un nouveau bond, lui permettant de franchir le cap des 5 millions de lignes. Selon l'observatoire de l'Arcep, le dégroupage total a en effet gagné 371 000 nouveaux clients à 5,310 millions. Ce chiffre permet de calculer l'impact de la réduction du tarif du dégroupage total annoncé par France Télécom fin mai pour l'ensemble du secteur. Le tarif, rétroactif au 1er janvier, a baissé de 0,29 centimes à 9 euros. Pour les opérateurs DSL, l'économie ainsi induite est d'environ 18,4 millions d'euros sur une base annuelle