Hadopi : la majorité peine à relancer le texte
Après le rejet du projet de loi Création et Internet par les députés, le 9 avril, la majorité présidentielle peine à relancer le texte. Les signes d'affolement abondent en effet sur l'aile droite de l'échiquier politique. Ces signes se manifestent depuis les députés coupables d'absentéisme lors du vote (et dénonçant pour mieux se dédouaner la fourberie des élus socialistes), jusqu'aux hautes sphères de l'exécutif. Du rififi en haut lieu Le chef de l'Etat aurait ainsi admonesté Jean-François Copé, le président du groupe UMP à l'Assemblée, et Roger Karoutchi, le secrétaire d'Etat chargé des Relations avec le Parlement, pour l'amateurisme avec lequel il ont conduit ce dossier. Contrit, ce dernier n'a pas tardé à offrir sa démission à Nicolas Sarkozy, lui assurant dans les colonnes du monde qu'elle « lui était acquise ». Même son de cloche pour Christine Albanel, la ministre de la Culture et rédactrice du projet de loi, qui assure à nos confrères du Figaro : « je représenterai ce texte le 28 avril. Et si je ne devais pas le faire, évidemment je partirai. » Hadopi avant le texte sur l'inceste Si la date du 28 avril semble acquise pour le réexamen de la loi qui passionne désormais la France entière, c'est sans compter sur le fait que l'ordre du jour de l'Assemblée nationale est déjà bouclé. Qu'à cela ne tienne, répond en substance Roger Karoutchi, « Jean-François Copé a proposé de renoncer au texte sur l'inceste qui était prévu dans la semaine d'initiative parlementaire. On pourrait donc y inscrire le texte Internet pour une nouvelle lecture. » Chacun appréciera la hiérarchie des priorités de l'UMP. Soucieux de désamorcer une éventuelle nouvelle polémique, le président de l'Assemblée, Bernard Accoyer se veut plus nuancé et, surtout, respectueux des règles de fonctionnement de la chambre basse. Le titulaire du perchoir indique ainsi qu'il a convoqué la Conférence des présidents, qui réunit les patrons des groupes parlementaires et des commissions, le 15 avril. L'objectif étant, selon Bernard Accoyer, de dissiper la « confusion [qui] règne sur l'organisation des travaux parlementaires dont la reprise est fixée au mardi 28 avril ». C'est cette Conférence, et non le seul Jean-François Copé, qui pourra modifier l'ordre du jour déjà établi et, si cela devait être le cas, il faudra encore que les députés valident le nouveau calendrier lors de leur rentré post-pascale.