hacking sans fil, des lendemains qui chantent
Il suffit qu'un gadget ou qu'une technique tire légèrement la couverture à lui pour que l'on imagine déjà des armées de hackers prêts à y consacrer leur vie. Ce sera notamment le cas, affirment nos confrères de Network World, à propos de l'iPhone, pour qui l'année 2008 sera « éclatante » ... à tous les sens du terme, on l'imagine bien. Une série de hacks qui entretiennent le « buzz » orchestré autour de cet appareil, à tel point que l'on serait tenté de se demander si certaines fuites d'information ne seraient pas également orchestrées avec la même méticulosité qu'une campagne marketing. Un outil trop « protégé » fait nettement moins parler de lui. Qui se souvent encore du Zune ? L'école iPod nous prouve également l'intérêt que des hackers -au sens originel du terme- portent aux choses du monde électronique. Le mariage du matériel et du logiciel, sous l'angle de la recherche sécurité, est encore loin d'être parfaitement consommé, mais quelques signes avant-coureurs nous laissent prévoir l'ouverture de nouveaux fronts. Avec notamment l'usage de plus en plus fréquent de plateformes matérielles à base de radio logicielles (et non des « développements Gnu Radio », confusion assez fréquente). Avec, ensuite, l'intégration de composants excessivement tentateurs. Ainsi, comme nous l'apprend Electronic Weekly, la sortie de cette super-interface monocircuit WiFi Wimax DVB-H et TNT que vient de développer Intel. Le processeur de signal consomme moins de 80 mW, tient dans un circuit à montage de surface de 24 mm², tourne à 233 MHz et développe une puissance de traitement de 303 Dhrystone (DMips). Pour l'heure, le processeur de signaux demande la présence complémentaire de 3 têtes HF différentes, compte tenu de l'écart de fréquences de chaque médium. Mais le composant central se charge bel et bien du décodage des trois protocoles et de l'encodage de deux (il est en effet peu probable qu'Intel ait prévu une fonction d'émission sur les canaux DVB-H, bien que ce soit relativement simple à intégrer). Au rythme où vont les choses, les composants dédiés par bande de fréquence vont peu à peu céder la place à des ensembles d'émission-réception et de décodage plus généralistes et plus large bande. C'est là une mutation assez comparable à celle qui a marqué la fin de la « logique câblée ECL/TTL » et la naissance de la « logique programmable sur microprocesseurs ». L'interface sans fil sera générique, et sa fonction ne dépendra que d'un microcode et d'un programme d'interface. Des choses « soft » bien plus simples à modifier, localement ou à distance, qu'une soudure à l'étain ou qu'un bobinage d'accord. Les industriels qui poussent à cette mutation ne voient là qu'un moyen de normaliser, d'unifier les composants mis en oeuvre -et ainsi réaliser de formidables économies d'échelle-, les ingénieurs système y verront à la fois l'ouverture de possibilité nouvelles en matière de gestion des entrées-sorties télécom, l'accroissement prévisible du nombre de failles de sécurité.