Grèves : EDS mobilisé contre les licenciements, IBM, sur les salaires
La journée d'action lancée mardi 20 mai 2008 à l'initiative des syndicats d'EDS France a mobilisé 200 salariés. Chez IBM France, le mouvement, plus massif, a rassemblé 1 500 grévistes et déclenché l'ouverture de négociations.
Le mardi 20 mai, des manifestations ont été lancées à l'appel des syndicats chez EDS et IBM France. Dans le premier cas, il s'agissait d'une mobilisation contre l'absurdité du plan social en cours, annoncé avant même le rachat de la SSII par HP. Des délégations de plusieurs sites de province se sont rassemblées au siège de l'entreprise à Nanterre. Au total, la mobilisation a réuni environ 200 salariés grévistes sur un effectif de 2 000 collaborateurs environ. « La grève de ce jour, à l'appel de tous les syndicats d'EDS France (CFDT, CGC, CFTC, SUD, CGT, FO) est dirigée contre les fermetures de sites et les suppressions d'emplois. Le rachat d'EDS par HP risque, en outre, de se solder par un grand "ménage" dans les activités d'EDS, sans compter des suppressions de poste dès que HP aura fixé sa nouvelle stratégie, rappelle Jean-Paul Garagnon, délégué syndical central Sud. Un CE a été convoqué mardi 20 mai pour examiner le détail du PSE (plan de sauvegarde de l'emploi) ... ... d'EDS sur ses trois sites en région, mais, en dépit du mouvement de protestation, il n'a pas été suspendu pour autant. Chez IBM France, la première journée d'action pour les salaires, lancée à l'initiative de l'intersyndicale (CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FO, SNA, UNSA) s'est déroulée avec davantage de succès : plus de 1 500 salariés grévistes, sur 9 600 collaborateurs au total, se sont rassemblés devant les différents sites français, à Paris, en région parisienne et également en province (à Montpellier, Marseille, Toulouse, Bordeaux, Lille, Lyon, La Gaude, Nantes, Orléans, Strasbourg). La mobilisation a été particulièrement suivie dans la capitale : plus de 600 manifestants étaient réunis devant le siège social. A Montpellier, près de 400 salariés ont débrayé (dont une dizaine de CDD) devant l'entrée principale du site, tandis qu'à La Gaude, ils étaient près de 200 à manifester. Devant l'ampleur de la mobilisation, une délégation intersyndicale a été reçue par la direction des relations sociales. « Nous avons eu confirmation de l'ouverture de négociations salariales le 28 mai, La direction s'est engagée parallèlement à mener les négociations, en annonçant la mise en place d'un calendrier spécifique, constitué de deux réunions d'information sur la question des salaires, indique Jean-Michel Daire, délégué syndical CFDT d'IBM France. Et le syndicaliste de pointer l'absence de maîtrise de la politique salariale d'IBM France : « les grilles de salaires sont bien en deça des minima conventionnels de la branche. Les ingénieurs commerciaux, notamment, on vu leurs salaires fixes baisser de 7% cette année, alors qu'ils avaient été revus à la baisse de 6,5% en 2006. Certains salariés n'ont pas été augmentés depuis six, sept, voire huit ans. Sans compter des salaires qui varient de 1 à 4 sur un même coefficient. » Considérant cette journée d'action comme une première étape, les sept organisations syndicales d'IBM France appellent les salariés à rester mobilisés jusqu'à la satisfaction de leurs revendications.