Green IT : des DSI souvent sceptiques mais ouverts

le 05/01/2009, par Emmanuelle Delsol avec IDG News Service, Infrastructure, 1003 mots

Près de 42% des responsables informatiques américains interrogés par le magazine Computerworld expriment des réticences envers le Green IT. Les analystes estiment pourtant que les entreprises devront s'y convertir pour rester concurrentielles.

Le concept de green IT prend forme dans les esprits des DSI, mais il reste un sujet de doute et d'inquiétude. Pourtant, analystes et fournisseurs le chantent en choeur : il faut se lancer à petits pas. Pour eux, comme pour les défenseurs de l'environnement, les entreprises du secteur IT ont les moyens de rendre leur fonctionnement plus écologique en réduisant leurs besoins en énergie. Qui plus est, non seulement ils diminueront leur empreinte carbone mais ils économiseront de l'argent sonnant et trébuchant. Les responsables IT qui ont répondu à l'enquête annuelle de notre confrère ComputerWorld expriment leur réticence vis à vis du green IT. Près de la moitié (42%) affirment que leur département n'a aucun projet de réduction de la consommation d'énergie ni des émissions de CO2 de l'infrastructure. Et presque les trois quarts n'ont même aucune intention de mettre sur pied des comités pour piloter de telles initiatives. Les responsables IT n'ont aucune envie, pour le green IT, de repenser des processus qui fonctionnent Certains responsables IT pensent que le green IT n'est qu'une mode. Christopher Mines, analyste pour Forrester Research, explique que d'autres ne croient pas au réchauffement climatique et pensent qu'il n'est nul besoin d'agir en la matière, ou encore ne voient les comportements 'verts' que comme autant de sources d'augmentation des dépenses. Sans oublier ceux que la seule idée de repenser des systèmes et des processus établis de longue date rend nerveux. « La dernière chose qu'ils ont envie de faire, c'est de se saisir d'un tournevis pour démonter et remonter des processus IT qui fonctionnent afin de les rendre plus efficaces en matière de consommation énergétique. » Les observateurs du marché préviennent néanmoins : les entreprises qui ignorent le green computing aujourd'hui seront contraintes de rattraper leur retard à un moment ou un autre si elles veulent rester concurrentielles. « La thématique green ne va pas disparaître, rappelle Rakesh Kumar, analyste du Gartner. L'enjeu est trop important. » Et certains responsables IT l'ont bien compris. Quand IDC a interrogé 300 CEO pour son étude U.S. "Green IT Survey" en septembre dernier, 44% ont expliqué que l'IT jouerait un rôle essentiel dans les efforts de leur entreprise pour réduire son impact sur l'environnement. En 2007, ils n'étaient que 14% à penser ainsi. A noter que cette étude montrait toutefois que l'augmentation des coûts de l'énergie constituait l'explication majeure d'une telle attitude. On peut entamer de petites démarches pour commencer «Peu d'entreprises rejettent vraiment l'idée de lancer des projets de green IT, affirme, quant à lui, Vernon Turner d'IDC. En fait, le plus effrayant, c'est de ne pas savoir par où commencer ! Et c'est peut-être bien ce qui donne à certains le sentiment d'être une âme errante... Il y a eu beaucoup de marketing autour du concept, et je crois que les CEO et le DSI sont complètement noyés dans le vert.» Sans nul doute, lancer une politique 'verte' à l'échelle de l'entreprise n'est pas une mince affaire. Mais les observateurs et ceux qui se sont lancés le rappellent : les DSI peuvent mettre en oeuvre des initiatives green IT sans pour autant revoir l'ensemble de leurs politiques, de leurs procédures et de leurs processus - et sans forcément dépenser beaucoup. De plus, ils peuvent vendre ce type de projets auprès de leur direction non seulement avec leurs mérites environnementaux mais aussi leurs retours financiers. « Beaucoup de démarches donneront lieu à des retours sur investissement rapides, affirme ainsi Rakesh Kumar. Avec la crise économiques, les CIO devraient se concentrer sur des initiatives 'vertes' avec des retours inférieurs à 18 mois : cela peut aller de la mise en place de téléconférence jusqu'à la consolidation de datacenters. » « Une meilleure gestion de la consommation électrique est certainement l'un des moyens les plus simples et les moins chers de faire des économies colossales », ajoute de son côté Katharine Kaplan, responsable produit pour l'initiative 'Energy Star for Consumer Electronics and IT' de l'Agence de protection environnementale (EPA) des Etats-Unis. Elle rappelle que l'utilisation des fonctions de gestion de l'énergie sur un PC de bureau peut économiser 50 $ par machine et par an. Pour un écran, cela peut aller de 12 à 90 $ annuels. Et si l'on commençait par une gestion de parc plus pointue ? Autre conseil de pur bon sens, celui de Henry Wong, responsable senior pour le programme éco-technologie d'Intel : « Commencer par une meilleure gestion de parc est un moyen simple de réduire sa consommation. Il suffit d'identifier et d'éteindre toutes les machines et les périphériques qui ne sont pas utilisés ou dont on n'a pas besoin. » De façon évidente, des politiques d'achats et de renouvellement mieux pensées constituent aussi de bonnes pistes. Ainsi, chez Citigroup, à New York, on pense à installer des clients légers, qui ont moins besoin de puissance, coûtent moins cher et devraient réduire l'empreinte carbone de l'entreprise. On peut aussi exiger des nouveaux équipements acquis qu'ils respectent tous le standard Energy Star. D'autant qu'à partir de 2009, ce dernier s'appliquera aussi aux serveurs. Des stratégies similaires s'appliquent aux datacenters. Avec les précautions d'usage, la virtualisation et la consolidation permettent de réduire le nombre de machines sans diminuer l'efficacité de l'infrastructure. Henry Wong rappelle qu'Intel, comme la plupart des autres fournisseurs du marché, a procédé ainsi et a réduit ses coûts de 3 M$. Le fondeur a ainsi économisé la construction d'un nouveau bâtiment et sa maintenance. Pour l'aspect 'green', la demande en énergie et en équipement neuf a mécaniquement diminué. « Même les entreprises qui ne se sentent pas prêtes pour ce type de démarche peuvent tout simplement commencer par contrôler la température, continue Henry Wong. Ce faisant, il faudra contrôler l'humidité de près mais il est possible la plupart du temps d'augmenter sans dommage la température de l'infrastructure de quelques degrés et de réduire en conséquence le niveau de climatisation. » Sans oublier d'utiliser l'air naturel quand c'est possible... Ce ne sont peut-être pas les démarches les plus imposantes, mais c'est un début.

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