Gratuit.... Comme le rasage
Nombreux furent les médias -dont CSOFrance- qui louèrent largement l'offre d'AOL en matière d'antivirus : le FAI américain proposait une version OEM du programme de Kaspersky, reconnu à l'époque comme l'un des plus efficace et des mieux mis à jour en matière de lutte antivirale. Un laboratoire de tests Allemand plaçait même cette version « première ex-æquo » avec la suite F-Secure. Le téléchargement de l'antivirus n'étant lié à aucune contrainte d'abonnement aux services dudit FAI, des milliers de personnes ont donc préféré récupérer un logiciel de protection gratuit plutôt que de dépenser 40 euros pour un programme commercial. On se demande bien pour quelle raison. Mais il semblerait qu'AOL ait dernièrement changé sa politique en matière de « programme gratuit » et se soit retourné vers McAfee. Une entreprise concitoyenne et probablement moins exigeante financièrement parlant que son concurrent moscovite. Du coup, les milliers d'utilisateurs susmentionnés se sont retrouvé le clavier dans l'eau, avec un bouclier anti-infection ne recevant plus les mises à jour salvatrices. Car on s'en doute, ce divorce sécuritaire a été prononcé sans que les bénéficiaires aient été avertis. Certains usagers sont parvenus à trouver un moyen de relancer la mise à jour avec le secours d'un éditeur de texte... d'autres ont pris le parti de désinstaller les codes signés Kaspersky au profit d'une toute nouvelle édition estampillée McAfee. D'autre encore ont échangé leur ancien Kaspersky contre... un nouveau Kaspersky, et plus précisément la version de démonstration, valable hélas 6 mois contre 12 dans son édition AOL. Hier, on rasait gratis. L'on rase toujours gratis aujourd'hui, mais la main du barbier n'est plus du tout la même... ce qui, à quelques querelles d'experts près, n'a que très peu d'importance. L'on peut cependant déplorer que le prestataire de service ait laissé dans l'ignorance -et dans un danger relatif- les usagers ayant fait confiance en leur offre.