Google estime que les démocraties occidentales n'hésitent pas à vouloir censurer ses sites internet
Google vient de publier son étude Transparency Report. Selon l'entreprise, les démocraties occidentales n'hésitent pas à demander la censure et la suppression de vidéos politiques, d'articles de blogs ou d'informations utilisateurs sur ses sites.
Google a mis en ligne le 17 juin 2012, les résultats du deuxième semestre 2011 de son étude Transparency Report. Les données qu'il met en avant concernent les demandes de suppressions de contenus par les gouvernements, par tranche de six mois.
Google indique que plusieurs démocraties occidentales ont exigé qu'il supprime certaines vidéos politiques, articles, et autres contenus de ses différentes plateformes.
En ce qui concerne la France, plus particulièrement, il y a eu de juin à décembre 2011, 31 demandes de suppression de contenus, qui portent sur 61 éléments. 12 de ces demandes sont issues de tribunaux et 19 proviennent d'organes exécutifs, police, etc. Google a satisfait un peu plus de la moitié (55%) de ces demandes de suppression, intégralement ou en partie.
Au global, tous pays confondus, Dorothy Chou, analyste senior des politiques chez Google se veut alarmiste, dans un billet de blog : « cela est alarmant, non seulement parce que la liberté d'expression est en danger, mais aussi parce que certaines de ces demandes proviennent de pays que vous ne pourriez soupçonner. Les démocraties occidentales ne sont généralement pas associées à la censure ».
Photo : Dorothy Chou - Analyste senior des politiques chez Google (D.R)
Parmi les requêtes qui retiennent l'attention, Google a reçu une demande, qui n'a pas été acceptée, du centre canadien d'émission de passeports. La demande de suppression portait sur une vidéo Youtube « dans laquelle un citoyen canadien urinait sur son passeport avant de le jeter aux toilettes. »
Le gouvernement espagnol, pour sa part, a effectué 14 demandes de suppression, portant sur 270 résultats de recherche qui « redirigeaient les internautes vers des blogs ou des sites faisant référence à des personnalités publiques ».
Autre cas, Dorothy Chou cite le fait qu'« en Pologne, Google a reçu une demande d'un établissement public pour supprimer les liens vers un site qui le critiquait ». Google a indiqué ne pas avoir donné de suite favorable à ces demandes.
Quant aux demandes du gouvernement américain pour supprimer des contenus, elles ont quant à elles doublé dans la seconde moitié de l'année 2011, par rapport au premier semestre.
Par exemple, l'une de ces demandes provenait d'une agence de police locale et concernait le retrait de 1400 vidéos sur YouTube pour harcèlement présumé, mais Google ne s'est pas exécuté.
En revanche, Google indique avoir accédé à certaines demandes gouvernementales. En Thaïlande, Google a retiré 149 vidéos de Youtube qui critiquaient la monarchie, ce qui est un crime dans le pays. Google a ainsi « restreint l'accès à 70% de ces vidéos en Thaïlande, en conformité avec la législation locale ».
De même, suite à une demande venant d'une association de la police Britannique, Google a résilié cinq comptes d'utilisateurs de YouTube qui auraient favorisé le terrorisme. Près de 640 vidéos ont été supprimées, au titre qu'elles violaient les conditions d'utilisation de Youtube.
Dans le monde, Google déclare que l'entreprise a reçu plus de 467 ordonnances de différents tribunaux, portant sur plus de 7000 contenus entre Juillet et Décembre 2011. Il a également reçu 561 demandes d'autres organismes, y compris de la police ou du pouvoir exécutif, couvrant environ 5000 articles dans la seconde moitié de l'année 2011.
Les informations utilisateurs de plus en plus demandées
Plus de 18 257 demandes d'informations sur des utilisateurs ont été effectuées dans le monde entre juin et décembre 2011 par les différents gouvernements auprès de Google. Ces demandes concernent plus de 28 562 utilisateurs. Les Etats-Unis sont en tête des demandes avec 6 321 demandes sur 12 243 comptes utilisateurs. 93% de ces demandes ont été satisfaites. En France, seules 44% des 1 404 demandes de renseignements, portant sur 1 770 comptes, ont été satisfaites.