G.fast : les services seront commercialisés en 2015
Depuis longtemps on prédit la fin du cuivre au profit de la fibre. Mais celui-ci, grâce au très large bande et à des technologies comme la vectorisation, n'a pas dit son dernier mot.
L'UIT (L'Union Internations des télécommunications) vient de franchir une étape décisive dans la normalisation du G.fast. Cette technologie large bande offre un débit descendant jusqu'à 1 Gbit/s sur paire téléphonique. La mort du cuivre et la suprématie de la fibre ont, depuis longtemps, été annoncées. Cependant, le coût de la fibre reste trop élevé pour nombre d'opérateurs et ils préfèrent améliorer les performances de leurs réseaux cuivre. Des technologies comme le VDSL2 et G.fast le permettent. Le haut débit est nécessaire pour des usages tels que la télévision très haute définition en streaming, la télévision sur IP, le stockage dans le Cloud et les visiocommunications HD, affirme l'UIT.
C'est en 2011 qu'a commencé la normalisation du G.fast. Aujourd'hui, les spécifications techniques sont prêtes et vient de s'ouvrir la période des commentaires (avis). Selon l'UIT la norme devrait être prête vers avril 2014, mais les services n'arriveront commercialement qu'en 2015, le temps de concevoir définitivement les modems, de les fabriquer industriellement et de les installer. « Nous en sommes actuellement à une étape majeure, déclare Michael Weissman, vice-président marketing chez Scipio, un fournisseur spécialisé dans les composants pour G.fast. Cette phase de commentaires a pour but d'améliorer la norme et non de tout remettre en question. »
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L'augmentation de la bande passante résulte d'un élargissement du spectre de fréquences, un peu comme on ajoute de nouvelles voies de circulation à une route. G.fast utilisera un spectre de 106 MHz, à comparer aux 17 ou aux 30 MHz du VDSL2 et des 40 MHz des tout derniers réseaux LTE-Advanced actuellement en test.
Le revers de la médaille est que le G.fast n'est efficace que sur de courtes distances : 100 mètres à 1Gbit/s. Il peut être utilisé jusqu'à 250 mètres au détriment du débit. Tout comme le VDSL2, capable d'atteindre 100 Mbit/s sur cuivre, G.fast est fortement affecté par la diaphonie. Pour contrer ce phénomène physique, les deux technologies recourent à la vectorisation. Celle-ci consiste à analyser en permanence le « bruit » (signaux parasites engendrés surtout par la diaphonie) sur la ligne et de créer un « anti-bruit », symétrique, qui l'annule. Une technologie déjà utilisée dans les casques téléphoniques. Sans elle, le débit du G.fast tomberait à 200 Mbit/s, selon Huawei.
Les expérimentations dans les laboratoires et des tests de terrain ont déjà commencé. Par exemple, en juillet, Alcatel-Lucent et l'opérateur Telekom Austria ont mené des tests G.fast et de la vectorisation avec des équipements prototypes. Selon le constructeur, le débit mesuré atteignait 1,1 Gbit/s sur 70 mètres et 800 Mbit/s sur 100 mètres avec un câble récent et de bonne qualité. Sur de vieux câbles non-blindés, il était de 500 Mbit/s sur 100 mètres. Depuis, les performances ont été améliorées d'environ 10 %, d'après Stefaan Vanhastel, directeur marketing des réseaux fixes chez Alcatel-Lucent.
Et Michael Weissman de conclure : « Toute la difficulté réside dans le modem qui doit à la fois vectoriser, traiter de gros volumes de contenu et travailler dans les haute fréquences, ce qui est loin d'être l'enfance de l'art. »